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 'cause you and i both loved what you and i spoke of and i'm finally out of words.

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F.-P. Harvey O'Malley
F.-P. Harvey O'Malley

I'M A WEREWOLF
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MessageSujet: 'cause you and i both loved what you and i spoke of and i'm finally out of words.   'cause you and i both loved what you and i spoke of and i'm finally out of words. EmptyLun 22 Avr - 15:24

under the mask.

PSEUDO/PRÉNOM ▬ flora rpz ÂGE ▬ 18 y.o. T'ES ARRIVÉ(E) COMMENT ? ▬ hey dude, je suis admin... ET T'EN PENSES QUOI DU FORUM ? ▬ aussi parfait que moi. ou presque. C'EST QUI TON AVATAR ? ▬ ryan gosling CRÉDITS DE CRÉATION ▬ tumblr AUTRE CHOSE LOUVETEAU ?egyptien

F.-P. HARVEY O'MALLEY
I KNOW I AM A HANDSOME GUY, AND IT'S NOT BEING ARROGANT IF IT'S TRUE, ISN'IT ?



id card
NOM : o'malley ⊰ PRÉNOMS : findtigernd-phelan harvey ⊰ ÂGE : trente-et-un ans ⊰ RACE : loup-garou ⊰ LIEU&DATE DE NAISSANCE : le vingt-deux janvier 1982 à cahir ⊰ EMPLOI/OCCUPATION : professeur de littérature au lycée et acteur au simon ryan theatre ⊰ STATUT MATRIMONIAL : célibataire ⊰ ORIENTATION SEXUELLE : bisexuel ⊰ QUALITÉS : généreux, élégant, intelligent, rusé, énergique, convaincant, courageux, charismatique, athlétique, protecteur, drôle ⊰ DÉFAUTS : arrogant, orgueilleux, aucune peur du danger, séducteur, manipulateur, joueur, fermé, sarcastique, moqueur ⊰ CHOSES À SAVOIR : possède un tatouage de loup sur le bras, se gratte souvent le bout du nez s'il est gêné, adore les old fashioned, ne porte jamais des caleçons simples (les canards et oui-oui c'est mieux), a pour animal de compagnie un chien : Dusko ⊰ GROUPE : guinness ⊰

big bad wolf.

☾ Êtes-vous né(e) à Cahir ?
✔️ Oui.
❒ Non.

☾ Avez-vous déjà vécu ailleurs ?
❒ Non.
✔️ Oui. J'ai déjà vécu à Londres.

☾ Croyez-vous en l'existence de créatures surnaturelles ?
✔️ Oui.
❒ Non.

☾ Pensez-vous que la Légende de Cahir soit vraie ?
✔️ Oui.
❒ Non.

☾ Connaissez-vous l'existence des loup-garous et de leurs chasseurs ?
✔️ Oui.
❒ Non.
☾ Que pensez-vous des loup-garous ?
❒ Ils sont des merveilles de la Nature. Ce qu'ils sont est un don magnifique.
❒ Ils sont des créatures du Diable. On doit les éliminer pour la survie de la race humaine pure.
✔️ Tant qu'ils ne se mettent pas à tuer des gens, avec ou sans raison, ce sont des gens comme les autres.
❒ J'attends de mieux les connaître pour me prononcer sur la question.

☾ Que pensez-vous des chasseurs ?
❒ Ils se battent pour le bien et la sécurité de tous ; ils sont de merveilleux protecteurs.
❒ Ils sont des tueurs qui utilisent la soit-disant cause contre les loup-garous pour assouvir leurs pulsions meurtrières, quoi qu'il en coûte.
✔️ Ce sont des personnes qui essayent de maintenir un ordre. Tant qu'ils respectent le Code, ce sont des gens biens.
❒ J'attends de mieux les connaître pour me prononcer sur la question.

☾ Êtes-vous au courant de la querelle entre les chasseurs ?
✔️ Oui. Je n'ai pas eu vent des détails mais il était sûr et certain qu'à la mort du dernier Whitehorse, un conflit naitrait. Ce n'est pas surprenant mais tout de même désolant. Cela n'encourage en rien la paix à Cahir.
❒ Non.

☾ Êtes-vous au courant de la querelle entre les loup-garous ?
✔️ Oui. Je suis pour la meute de Glengarra.
❒ Non.





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Dernière édition par F.-P. Harvey O'Malley le Ven 26 Avr - 16:42, édité 4 fois
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F.-P. Harvey O'Malley
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MessageSujet: Re: 'cause you and i both loved what you and i spoke of and i'm finally out of words.   'cause you and i both loved what you and i spoke of and i'm finally out of words. EmptyLun 22 Avr - 15:24

across the universe.
WAVES OF JOY, SOUNDS OF LAUGHTER, SHADES OF LIFE - the beatles

« Tomás ! Par là ! » Les deux garçons d’à peine dix-sept ans couraient du plus vite qu’ils le pouvaient, sautant d’une racine à une pierre à la terre ferme, les muscles gonflés et contractés au maximum. On entendait des cris derrière, principalement des hurlements et des indications sur leur position. Les deux têtes blondes se retrouvèrent finalement côte à côte et se prirent la main pour avoir plus d’équilibre. Ils se ressemblaient comme deux gouttes d’eau, et encore, c’est peu dire. Même leurs parents avaient du mal à parfaitement bien les identifier, et ils n’hésitaient pas à jouer avec cela. Le plus amusant était évidemment en cours, car le secrétariat n’avait pas pensé cette année à les séparer. Le bruit de leurs poursuivants se fit de plus en plus lointain, jusqu’à complètement disparaître. Tomás et Findtigernd faisaient partis des plus rapides de la famille, leur meute, et n’avaient jamais ressenti de grande difficulté à fuir des groupes de chasseurs. Ils jouaient même avec eux, la preuve aujourd’hui. Ils s’en étaient encore sortis les doigts dans le nez et avaient repris un rythme normal de marche pour rentrer à la maison où ils feraient comme si de rien était, car soit leurs parents ne voyaient rien à leurs bêtises, soit ils se voilaient la face. Monsieur et Madame O’Malley avaient une chance inestimable avec ces deux là. S’étant rencontrés assez tard dans leurs vies, ils n’avaient jamais pensé qu’ils auraient des enfants. À cette époque, ils pensaient qu’ils vieilliraient à deux, tout simplement… Puis les jumeaux arrivèrent comme un cheveux sur la soupe, pimentant le foyer par leur joie de vivre innée. Ils avaient longuement hésité à les appeler comme ceux de la Légende, mais tous les jumeaux de la ville avaient déjà eu cet honneur depuis des siècles… Inutile d’en rajouter une couche, tout le monde la connaît la Légende. Et encore plus chanceux que jamais, leurs fils s’avérèrent être des enfants relativement dociles en comparaison avec d’autres. Leurs notes étaient plutôt bonnes, ils ne se chamaillaient jamais, et chose étrange, leur chambre était toujours bien rangée. Enfin « bien »… Disons rangée. Ce qu’ils ne savaient pas cependant, c’est que ces petits anges n’avaient pas peur d’utiliser leur beau visage pour obtenir ce qu’ils voulaient, en particulier auprès de la gente féminine. Ah ces canaillous ! Toujours prêt à séduire, toujours avec ce petit sourire ravageur et toujours en duo… car qui résiste à un beau garçon a beaucoup de difficulté à dire non quand ils sont deux.

Tom et Fin passèrent par dessus la petite barrière qui séparait leur terrain de la route et firent la course, comme ils le faisaient souvent, jusqu’à la maison où leur mère avait préparé un bon petit dîner de soir d’été, avec pour entrée un carpaccio, ce qu’ils avaient senti depuis longtemps déjà. « Salut m’man ! », dirent-ils en chœur. Elle leur répondit chaleureusement, mais changea rapidement de ton quand elle remarqua l’état de leurs chemises : elles étaient pleines de terre et de sueur. Comme toujours, les jumeaux trouvèrent des moyens variés pour éviter de parler de leur journée au complet mais n’oublièrent tout de même pas d’aider à débarrasser. Déjà qu’ils n’avaient pas mis la table avant…

« Mais t’attend quoi, décroche ! » « Attend, deux secondes ! » Fin s’éclaircit la gorge et répondit à la personne qui l’appelait. Il s’agissait d’Iris, la fille dont il est amoureux depuis environ… toute sa vie. Tom’ préférait Alyson qui était un peu plus sûre d’elle et arrogante. L’appel dura quelque minutes et Fin’ parlait peu, ce qui donnait peu d’indice à son frère qui tentait désespérément de deviner ce qu’il se passait. Puis Fin’ décrocha. « Elle veut de l’aide. En maths. Genre… Quand ses parents sont pas là » « Tu te fous de ma gueule ?! Pourquoi Alyson ne m’appelle pas, moi ? P’tain. T’y vas quand ? » « Demain aprèm’. T'es sûr que ça te va de rester tout seul avec papa et maman ? ». Il y eut un petit moment de silence, mais celui-ci fut vite suivi d’un bro’check, comme ils l’appellent. « Et une sur deux ! », s’exclama Tomás pour finir avec une touche d’espérance en ce qui concernait Alyson.

[Le lendemain]« Eh, tu me raconteras, hein. Je veux tous les détails » « Comme si tu ne savais déjà pas tout de ma vie » Bro’check puis départ vers le grand appartement d’Iris. Leur fortune devait être égale à celle des O’Malley, mais eux avaient préféré vivre en périphérie de la ville, dans ce terrain qui appartenait à leur famille depuis des lustres, près de la forêt, ce qui est plus pratique quand on est un loup-garou. Il n’eut à sonner qu’une seule fois avant qu’elle lui ouvre la porte.

« Tomás, où est ton frère ? » « Chez un ami » « Vous n’y êtes pas ensemble ? », demanda son père alors très interloqué. « Euh… Apparemment non. Je suppose qu’ils veulent me faire une surprise ou une blague. Fin’ a eu l’air d’insister pour y aller tout seul, alors j’ai pas trop cherché. Tu sais que j’aime bien les surprises. D’ailleurs, cet appareil photo que je t’ai demandé, tu crois que je pourrais l’avoir quand ? » Tom’ était le maître dans l’art de changer de conversation. En plus, il était vraiment temps qu’il se renseigne sur son appareil, lui qui aimait tant la photographie. Alors qu’il tentait de négocier avec son père – tout cadeau sans raison doit être remboursé en heures de travail dans l’entreprise du géniteur – un bruit de vitre cassée les sortit de leur discussion. « Chérie ? » Ils n’eurent pas de réponse. Les deux hommes se dirigèrent vers la chambre où devait se trouver la mère mais ils n’y trouvèrent qu’un corps sans vie, transpercé au cœur même par une flèche. Une deuxième brisa d’autant plus la vitre et sa planta dans le bras de Tomás. Puis une troisième. Et encore une autre. Ils n’avaient pas besoin de temps pour comprendre qu’elles étaient empoisonnées, puisqu’ils ne pouvaient déjà plus bouger. La moquette beige perdit sa couleur, et se teinta de rouge, progressivement, selon le volume de sang qu’ils perdaient. Tomás, très affaibli et souffrant, s’affala au sol auprès de ses deux parents déjà inertes. Il ferma les yeux, pensa à Fin’ en versant toutes les larmes qu’il avait pu garder pour lui durant sa petite vie, tenta de se souvenir de leurs bons moments, en vain. La dernière flèche, enfin, tel un aigle des Enfers, vint s’abattre et se planter dans son cœur déjà loin, près de son frère.

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F.-P. Harvey O'Malley
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MessageSujet: Re: 'cause you and i both loved what you and i spoke of and i'm finally out of words.   'cause you and i both loved what you and i spoke of and i'm finally out of words. EmptyMar 23 Avr - 14:00

no you don't know what it's like.
LONDON IS A ROOST FOR EVERY BIRD - benjamin disraeli

[Londres, janvier 2007] Harvey laissa l’appareil photo retomber sur son torse. Londres était une ville vraiment magnifique quand elle était aussi blanche. Il n’avait cessé de neiger depuis deux jours et en cette fin d’après-midi, avec les nuages dissipés, les rues s’étaient transformées en de jolies banquises d’été. C’est avec remord que le garçon posa à nouveau son pied dans les quelques centimètres de neige, conscient que ses traces de pas en plus de celles des autres finiraient par changer la neige en boue. Il habitait un tout petit studio dans une rue très calme, ni trop loin ni trop près des quartiers à fête. Il avait quitté Cahir après la mort de ses parents et de son frère pour être placé dans des familles d’accueil pendant un an, jusqu’à sa majorité. Il décida alors d'utiliser son deuxième prénom, de changer un peu ce qu'il était, parce que sa moitié n'était déjà plus. Puis il était resté à Londres pour ses études, où il avait étudié la littérature et le théâtre, car il ne se sentait serein que dans des livres, derrière un masque et avec un appareil photo. La photographie avait toujours été la passion de Tomás, et c’était sa façon, personnelle, de le garder près de lui. L’incident l’avait beaucoup affecté, d’autant plus que c’est lui qui avait découvert la scène. Les chasseurs n’avaient pas pris la peine de « nettoyer ». Tous les soirs il est hanté par l’image de son frère, son double, criblé de flèches. S’il n’était pas parti chez Iris, il aurait été allongé avec eux. S’il n’était pas parti chez Iris, il n’aurait pas été seul. S’il n’était pas parti chez Iris, peut-être aurait-il été heureux.

Le froid s’immisça entre lui et son écharpe, le faisant sortir de ses pensées afin qu’il se recouvre un peu mieux. La neige, c’est beau… Mais c’est aussi glacial. Il avait fêté ses vingt-cinq ans il y a peu, et venait d’obtenir un contrat avec le Globe Theatre ; le rêve de plus d’un acteur ! Même s’il montrait un bonheur immense aux autres, il n’avait plus cette même joie de vivre qu’auparavant, elle était atténuée, probablement parce que finalement, il en avait perdu la moitié il y a huit ans.

Désormais, il entendait les voitures puisqu’il avait enfin atteint l’avenue principale, après de longues minutes à marcher prudemment même s’il se savait plus agile que les autres. Il héla un des taxis qui passaient – ils grouillent de partout dans cette ville ! – et lui donna l’adresse du bar dans lequel il se rendait. C’était l’anniversaire d’un de ses meilleurs amis, et ce soir, ils allaient fêter ça comme ils le doivent. Le trajet ne devait pas être long mais avec toute cette neige, la ville fonctionnait plus qu’au ralenti ; elle était presqu’arrêtée. Mais patients et solidaires, les conducteurs ne klaxonnaient pas et se contentaient de suivre tranquillement la route pour aller où ils devaient se rendre. La suite de la soirée passa rapidement : il paya, entra dans le bar, rejoignit ses amis, se bourra la gueule… Puis monta dans le même taxi que le roi de la soirée qui venait de proposer un after chez lui. L’heure passait, vite, et bientôt le soleil se leva à nouveau. Tous venaient tout juste de s’endormir dans différents endroits plus ou moins farfelus, que ce soit le panier à linge, le pouf, la baignoire, ou le vrai lit.

[Plus tard dans la journée] « Rentrez bien les gars, on se voit vendredi prochain ! » Harvey tapota ses amis dans le dos, pas réveillé. Il avait arrêté les checks, désormais. Il s’excusa auprès d’Edmund qui avait officiellement gagné une année de ne pas être prêt de partir, mais puisqu’il s’était réveillé en dernier, les autres n’avaient pas hésité à lui faire une blague en cachant ses fringues un peu partout dans l’appartement. En revanche, même s’il ne savait peut-être pas où retrouver son jean, il était sûr d’avoir la gueule de bois. Il se laissa tomber dans le canapé et Edmund l’imita, annonçant l’heure en même temps. Ils n’avaient pas la tête à faire des mathématiques, mais apparemment, ils avaient dormi longtemps. « Harvey… » Le jeune homme se contenta de répondre avec un bruit venant de la gorge, en tournant très lentement la tête vers son ami. « Je vais te dire un truc important pour moi. Mais fuis pas s’te plait. » Comme l’introduction semblait sérieuse, Harvey essaya de sembler plus sérieux et concentré même s’il avait clairement du mal. « Vas-y, je t’écoute » Le silence qui régnait alors sembla éternel aux yeux de chacun des garçons. « Ok… Je suis gay », annonça Edmund d’une traite, ce qui arriva comme une claque aux oreilles de Harvey qui ne s’y attendait pas du tout, et qui avait du mal à ordonner les informations dans son état. Il ne dit rien. « Je te le dis parce que je commence à bien t’aimer. Et j’ai pas envie que ça devienne bizarre que dans un sens, tu vois… Je comprendrais que… Enfin. Au moins tu sais, j’ai rien à regretter. Hein ? » Heureusement qu’il était déjà bien assis dans le canapé parce que sinon il serait tombé jusqu’à se briser le coccyx. Mais ce qui le choquait le plus, ce n’était pas la nouvelle, mais comment il le prenait. En fait, il était flatté, voire content, mais il garda bien cela pour lui. « Euh… Écoute Ed’, je sais pas trop quoi te dire, mais si ça peut te soulager, que tu sois gay ou hétéro’ pour moi ça change rien, ok ? Pour le reste… J’ai besoin de… D’assimiler tout ça, et tout… » Harvey retrouva vite ses affaires pour aller s’enfermer dans son appartement. Qu’est-ce qu’il venait de se passer ?

[Plusieurs jours plus tard] (dring !) La porte s’ouvrit, laissant découvrir Harvey, mains dans les poches. « Salut Harv’ » « Hey Ed’ » Ils restèrent ainsi pendant quelques longues secondes. Ils ne s’étaient pas reparlés depuis la dernière fois. Qui leur en voudrait d’un autre côté ? Personne n’avait eu vent de ce qu’il s’était passé, et cette légère tension n’était comprise par personne. « Je… Tu es avec quelqu’un ? Je veux dire… Dans ton appartement… » « Non, je suis seul » « Ok… Et, tu es avec quelqu’un ? Dans ta vie, cette fois… » « Non plus » Un silence retomba, jusqu’à ce que Harvey demande à son ami s’il pouvait entrer. Il alla s’asseoir sur une des chaises de la petite table à manger, trop gêné par ce que représentait le canapé. « J’ai réfléchi, à propos de ce que tu as dit la dernière fois » Il était rarement aussi gêné ; il était plutôt le genre gros connard qui n’a jamais honte en temps normal. Il essaya de s’expliquer auprès d’Edmund, en vain. « Oh puis merde. » Il se leva et embrassa son ami en essayant d’oublier tout ce qui pouvait l’empêcher de faire cela. C’était une première. Une première d’embrasser une autre personne de sexe masculin, et une autre première, du coup, d’embrasser un de ses meilleurs potes. Vraiment étrange comme situation. Quand il le lâcha enfin, il comprit que ses doutes avaient bien été fondés. Il comprit tous les sentiments qu’il avait ressenti depuis la révélation d’Edmund. « Ok… Je suis bi’ », dit alors Harvey en imitant son ami. Cela ouvrait des horizons et offrait plus de possibilités en soirée, même s’il considérait l’idée d’essayer quelque chose de sérieux avec Edmund, pour une première expérience. « Bon… Il se passe quoi maintenant, quand on est gay ? ».

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Dernière édition par F.-P. Harvey O'Malley le Mar 23 Avr - 15:41, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: 'cause you and i both loved what you and i spoke of and i'm finally out of words.   'cause you and i both loved what you and i spoke of and i'm finally out of words. EmptyMar 23 Avr - 14:00

i wanna go home.
MAY BE SURROUNDED BY A MILLION PEOPLE, I STILL FEEL ALL ALONE - michael bublé

22 Janvier 2012,
Cimetière de Cahir.

Salut Tom,

Ça fait longtemps hein ? J’aurais aimé être là plus souvent, mais la vie n’est pas toujours comme on le souhaite. On le sait bien ça, tous les deux, qu’elle n’est pas comme on l’imagine, comme on aimerait qu’elle soit. Elle est dure et sans scrupule et nous, elle nous a pas manqué. Si ça avait été le cas, on serait tous les deux en train de courir dans les bois, parce que c’est ce qu’on a toujours fait. On aurait fait ça toute notre vie et vieux, on aurait continué en faisant des courses à « trois pieds » ou de fauteuils. Si la vie faisait attention à ce qu’on veut, je serais pas tout seul aujourd’hui, à moitié vide, à moitié consumé. Qu’est-ce que tu dois être bien là où tu es ! Avec papa et maman, toujours dix-sept ans… Je fête déjà mes trente ans, tu te rends compte ? On aurait pu les fêter ensemble, en famille. Peut-être avec des petites amies… Alyson et Iris ? On aurait bien ri, on se serait couché heureux. Mais non. Si tu es encore, ce n’est pas avec moi, sur cette terre, à maudire la vie, parce que c’est tout ce que j’ai maintenant. Maudire la vie. Maudire la mort.

Tu me manques, tu sais. Le matin, quand on se levait, et que tu te précipitais à a fenêtre pour profiter du premier rayon de soleil… Je te détestais pour cela ; j’étais plutôt gros dormeur. Ce n’est plus exactement le cas. Comment pourrais-je dormir, avec ces images dans mon cœur ? Ces images qui me percent comme cette flèche qui t’a arraché de ma vie. Tu sais que je ne leurs pardonnerai jamais, à ceux qui vous ont fait ça, mais je me souviens de cette promesse qu’on s’était faite. « Nous, on est pas méchants. On veut profiter de la vie, on veut être heureux. Les chasseurs, on les aime bien ». Qu’est-ce qu’on était naïfs à cette époque, on voyait la bonté partout, mais c’était bien. On était bien. Mais finalement, ils sont pas toujours gentils, et on peut pas tous les aimer. Les seuls qu’on peut respecter, c’est ceux qui ne jouent pas avec nos vies, et je vois aujourd’hui : ils sont peu nombreux.

Mais il faut que tu saches aussi que je n’ai pas entièrement perdu goût à la vie ; je l’ai encore, pour toi. Je sais que je vis pour deux, et je n’hésite pas. Je dois te dire qu’avec Edmund, c’est fini depuis un peu moins d’un an. On a quand même tenu quatre ans ! Ma première et dernière relation sérieuse, avec un homme. Qu’est-ce que tu te ficherais de moi. Tu me diras, si t’avais été là, j’aurais jamais été à Londres, je l’aurais jamais rencontré, je ne serais jamais devenu bisexuel. Parce que je vais pas te le cacher, je te cacherai jamais rien, c’est ce que je suis. J’ai repris mes mauvaises habitudes, du coup. Une femme par ci, une autre par là, un homme deux jours après. À Cahir, c’est moins diversifié, surtout du côté des hommes. Disons qu’ils sont plus fermés d’esprit, mais tu sais ce que c’est. Tu les connais tous ces gens… Leur regard se transforme vite quand ils apprennent quelque chose de non chrétien sur toi. Mais qu’est-ce que j’ai à perdre du point de vue religieux ? Rien qu’en étant un loup-garou, je suis le mal, une créature du Diable. Je suis excommunié d’office sans qu’ils le sachent, et ça me fait bien rire !

Je sais ce que tu veux me demander. S’il y a moins de proies – sexuellement parlant – pourquoi ne pas être resté à Londres ? Tout simplement parce que vous n’êtes pas avec moi. Cahir, c’est ma maison. Notre maison. Je n’ai pas la force de retourner coucher chez nous d’ailleurs, alors j’habite un loft, mais le terrain est toujours à nous, tout comme l’entreprise de bière de papa. Je ne sais pas gérer ces trucs alors j’ai des gens qui s’en occupent pour moi. Tu savais que ça rapportait autant ? Moi non, ça a été une grande découverte quand j’ai commencé à m’intéresser aux comptes. Bref, tu dois t’en ficher. J’ai trouvé un job sinon, comme professeur de littérature au lycée ; je remplace le vieux MacGhalan, il part enfin à la retraite ! Demain, j’ai une petite audition pour intégrer la petite troupe de théâtre de Cahir. Mais, sans me vanter, j’ai joué au Globe Theatre. Avec une salle de 600 personnes seulement, ils devraient pas jouer les difficiles.

J’espère que tu prends soin de toi. Ne m’oublie pas non plus, j’ai besoin que tu veilles sur moi. Je fais les durs, mais t’es le seul qui puisse comprendre pourquoi, t’es le seul sur qui je peux compter. Embrasse maman et papa de toute mon âme si j’en ai une, dis leurs que je les aime. Je n’ai pas eu le temps la dernière fois. Je t’aime aussi Tomás, je t’aime encore plus qu’un frère puisse en aimer un autre.

Je vous aime tellement.
Mais vous êtes pourtant si loin…

Plus que tendrement,
Findtigernd.


La lettre dans les mains, pliée en trois, il la posa près de son cœur un instant, laissant une larme rouler sur sa joue puis retomber sur le papier. Il ne pleurait jamais, mais le retour en valait la peine. La pierre tombale était un peu recouverte de mousse ; cela faisait plus de dix ans qu’il n’y avait pas mis les pieds. Le briquet dans les mains, il enflamma ces mots, ces quelques mots qu’il aurait préféré ne jamais avoir eu à écrire, ou qu’il aurait préféré prononcer à voix haute. La chaleur dégagée réchauffa son cœur, et la fumée blanche s’éleva dans le ciel, pareil au chant d'un chœur.

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