A man might befriend a wolf, even break a wolf, but no man could truly tame a wolf.

i'm not a lady, i'm a wolf

(+) C'était un jour comme un autre, lorsque Mr et Mme Whyte apercevaient pour la première fois la petite frimousse sauvage de leur deuxième enfant, une fille cette fois. Maggie hurlait à plein poumons dans la salle d'accouchement, sa maigre capillarité dressée sur sa petite tête rouge. Oh, elle se débattait, hurlait, on aurait dit un animal. Papa Whyte ne put s'empêcher de reconnaître là son propre comportement, mais il ne se doutait pas à quel point sa fille lui ressemblait.
(+) Deux ans après la naissance de Maggie, Caitlin Whyte, sa mère, en eut assez de la ville de Cahir. Son temps était relativement pire que partout ailleurs, et bizarrement, elle ne s'y sentait pas en sécurité. Son désir de quitter la ville natale de son époux était si fort que cela divisa fortement le couple qui se sépara définitivement à l'issu du débat. Fâchée contre son ex-mari, Caitlin Whyte se débrouilla pour recevoir la garde de ses enfants, et déménagea peu de temps après pour Waterford, ville nettement plus peuplée.
(+) Maggie n'avait pas conscience du déchirement que venait de subir sa famille. Elle se contentait de demander à sa mère où était son père. Puis la distance et l'agitation attirante de la ville lui firent oublier la petite bourgade verdoyante de Cahir, ses jeux dans les bois et la chaleur de son père. Elle se contentait des week-ends par-ci par-là où elle devait s'y rendre afin de garder un mince contact avec son paternel. Mais la ville lui manquait toujours. Cahir était trop calme, trop vert, trop humide.
(+) Maggie se répétait toujours qu'elle appartenait à la ville et vis-versa. Elle connaissait tout, les moindres recoins lugubres aux plus beaux endroits. Jamais elle n'aurait voulu retourner vivre dans l'humidité et la petitesse de Cahir. Son tempérament hyper-actif et borné correspondait mieux à l'agitation hystérique d'une ville plus peuplée. Sa mère rencontra un homme, eut un autre enfant. Et Maggie découvrit une part d'elle dont elle ne connaissait pas l'existence.
(+) La jalousie devint son mode de vie constant. A partir de ses 12 ans, elle piquait des colères si fortes que sa mère devait généralement la plaquer au sol pour l'empêcher de blesser qui que ce soit, ou de se blesser elle-même. Maggie grognait, devenait insolente et désagréable, colérique et violente. Elle semblait complètement hors de contrôle, autant pour sa mère que pour elle. Les colères atteignirent des sommets jamais entrevus par les médecins, psychologues et autres membres du corps médical qui l'observèrent, tentèrent de la soigner. Maggie bouillonnait constamment. Son frère avait quitté la maison, sa mère n'avait d'yeux que pour son nouvel enfant, et Maggie n'avait jamais tenté le moindre dialogue avec son beau-père. Elle se sentait profondément seule et en colère. Sa chambre n'était plus qu'un champs de bataille qui subissait ses colères.
(+) Lorsque Maggie eut 16 ans, sa mère était complètement dépassée par le comportement de sa fille. Rien n'y faisait effet, pas les cachets les plus forts ou les promesses les plus belles. Même Maggie n'arrivait pas à comprendre d'où cette colère lui venait. Fatiguée, sa mère n'eut d'autre choix que de renvoyer Maggie dans sa bourgade natale, au désarroi de cette dernière. Cris, coups et pleurs ne changèrent en rien la décision de sa génitrice qui la flanqua dans le premier train pour Cahir, sans même un regard. Maggie ne comprenait pas d'où venait ce soudan dégoût de sa mère pour elle. Il lui semblait que depuis quelques temps, sa mère fuyait son regard.

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