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Sujet: Over and over [Quinn] Mar 7 Mai - 18:33
Quinn & Alastar
Je rinçais une dernière fois la serviette que je venais d’utiliser pour laver le visage de Quinn, puis posais ma main sur son front, tout en l’observant d’un air soucieux. Cela faisait environ une heure que je l’avais ramené chez lui en urgence, après qu’il se soit violemment fait attaquer dans la forêt et j’étais incapable de dire quand il allait se réveiller. En tout cas, son état n’avait rien de très rassurant, au vu de la façon dont il transpirait. Comme je n’étais pas médecin, je n’avais aucun moyen de dire si sa blessure s’était infectée ou non et le simple fait d’y penser me donnait froid dans le dos. « Ca ne serait qu’une cicatrice de plus ». My ass, ouais.
Bon… il n’y avait rien de plus que je puisse faire pour le moment, à mon grand damne. Maintenant que le blondinet avait un bandage digne de ce nom et qu'il était couché dans son lit, je n'avais plus qu'à attendre qu'il se réveille. Ou peut-être que je devais me changer, aussi. Mes vêtements étaient complètement morts et pour un type qui détestait se sentir sale, c’était tout simplement le top. Ironie. Être un Loup-garou avait beau m'obliger à faire des concessions du côté de l'hygiène, n'empêche que dès que je me retrouvais sur mes deux jambes, il fallait tout de suite que j’aille me laver les mains. C’était devenu un réflexe, comme si j’avais peur d’attraper des microbes ou je ne sais quelle autre saleté. Double ironie, puis-ce que mon système immunitaire battait des records et que je n’avais techniquement rien à craindre. Mais voila… quand on a une éducation de bourge, ça laissait des traces indélébiles. Passons. Je me suis permis d’emprunter un jeans et un sweatshirt à mon frère, puis de vérifier les caméras de chez moi depuis mon téléphone, histoire de m’assurer que mon fils était dans son lit. J’étais obsédé par sa sécurité, c’était le cas de le dire, si bien que j’avais caché un système de surveillance dans sa propre chambre. Sait-on jamais que quelqu’un essaye de s’en prendre à lui pendant que j’étais absent… hum. C’était mal, je sais, mais je ne pouvais pas m’empêcher de le surprotéger, ce qui devenait de plus en plus difficile, étant-donné son tempérament aventureux et particulièrement… Quinnien.
Une fois le check-up du manoir terminé, je rangeais mon portable dans une poche et lâchais un soupir, le tout avant de croiser mes avant-bras sur mes genoux et de courber le dos, laissant ainsi retomber mes épaules et ma tête vers le bas. Je ne sais pas combien de temps j’ai attendu dans cette position, dormant d’un seul œil, mais c’est un bruit de drap qui m’a tiré de mon standby en une fraction de secondes. Immédiatement, je rivais mes yeux sur le visage de l’homme allongé sur le lit et me redressais sur ma chaise. Il semblait tellement… tellement fatigué. « Comment te sens-tu? »
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Quinn s. Burns
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Sujet: Re: Over and over [Quinn] Mer 8 Mai - 9:17
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(Highway to hell) ▽ Quand je vois quelqu'un qui veut faire mon bonheur, je passe sur le trottoir den face.
Hein ? Qu’est-ce que cette lumière ? Où suis-je ? Papillonnant faiblement des yeux, des formes aux contours encore flous apparurent devant moi. Amorçant un mouvement pour me redresser, la douleur à ma poitrine m’en déchanta bien vite. C’est comme si mes côtes se refermaient étroitement sur mes poumons, les oppressant d’un plaisir malsain. Je brûlai de l’intérieure. Que s’était-il passé ? D’abord, ou est-ce que je me trouvais ? Ma vue s’accommodait lentement à mon environnement actuel. Une pièce, un lit. Une odeur de fleurs d’oranger nimbait l’air de son parfum exotique. Odeur caractéristique à ma chambre. Un petit coup d’œil vers la table de chevet accolé à mon lit me confirma cette pensée. Sur le petit meuble en bois vernis reposait un vase plat et circulaire en porcelaine. En son cœur miroitait une eau claire sur laquelle une fleur d’oranger flottait, fraîchement cueillie dans ma plantation d’arbustes pas plus tard que la veille au matin. Saoirse aimait les fleurs d’oranger.
Première question résolue. Segundo…pourquoi étais-je dans un sale état ? Mon corps tremblait d’une sourde douleur si bien que j’en venais à me demander si j’étais revenu d’une chasse. Un bruit à mes côtés me fait pivoter la tête, oh lourde tête plombée par un mal de crâne faramineux, vers la source. Un rictus amer liquéfia mes lèvres charnues. Evidemment, ça ne pouvait être que lui. Alors tous les souvenirs de l’incident qui s’était produit une heure plus tôt me revinrent en mémoire, aussi vivaces qu’une lame qui vous perfore le torse. Une traque ? Non, une simple balade qui s’était transformé en un cauchemar. J’étais tombé dans un piège et il s’en était fallu de peu pour que la mort de fauche de sa lame acérée si Alastar n’était pas arrivé à temps. Encore une fois…. Devais-je le bénir ou le haïr ? Comme toujours, mon cœur balançait… Mais pour l’heure, j’étais trop épuisé pour me quereller avec lui. Du repos…. Une pause ? Je ne sais pas. Peut-être. La lassitude m’incombait, la fatigue me terrassait. Ma vie avait-elle encore un sens ? J’avais beau réfléchir, je ne trouvais que des sentiers à l’arrivée incertaine.
« Comment te sens-tu ? » Dans sa voix transparaissait une inquiétude certaine. Il était inquiet, comme toujours. Je le comprenais. Imprudent, aiguillonné sous le coup de mes émotions, je ne pensais que très peu souvent aux conséquences que susciteraient ma mort. En superbe égoïste que j’étais , je m’en moquais royalement. Harvey, cette boule de poils au caractère insupportable, n’était pas sans me rappeler mon ingrate attitude vis-à-vis de mon jumeau dès que l’occasion se présentait. « Pas trop mal… »Murmurais-je d’une voix platonique en détournant mon regard vers le plafond. Dans quelques heures, j’allais devoir ouvrir le Vogue Merry. M’est avis que ça serait une longue journée…
« Il avait une sacré droite…et un coup de dents redoutable… »boudais-je en me remémorant du jeune loup qui m’avait attaqué par surprise alors que je me baladais dans les bois. Quelle idée déjà, pour un chasseur comme moi, d’aller se promener sans son arbalète. Certes, je portais toujours un pistolet, mais les monstres poilus ne m’avaient pas laissé l’occasion de le sortir. A nouveau, je vrillais un regard mi fatigué, mi curieux, vers mon brother. Il portait mes vêtements. Sûrement que les siens étaient sales et, en bon maniaque de l’hygiène qu’il était, il avait du se décrasser un bon coup. Moi, je nageais encore dans ma sueur refroidie et mon sang séché, mais je m’en fichais un peu. J’étais moins à cheval sur l’hygiène qu’Alastar…
« Tu devrais retourner voir ton môme, il va s’inquiéter à force de tes absences répétées… »lâchai-je dans un élan de froideur, sans lâcher son regard du mien. Je ne supportais pas qu’il s’inquiète pour moi. Que diable, j’en avais horreur ! Qu’il me laisse crever en tout honneur et il n’aurait plus à s’inquiéter au quotidien. *Quel égoïste je fais…*
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Sujet: Re: Over and over [Quinn] Jeu 9 Mai - 8:16
Quinn & Alastar
« Il avait une sacré droite…et un coup de dents redoutable… ». Face à cette phrase, mon premier réflexe fut de me rasseoir au fond de la chaise et de croiser les bras. Bien, bravo, c’était vraiment le meilleur truc à me dire dans cette situation. Si Quinn n’avait pas autant d’expérience de la forêt environnante et qu’il n’était pas de constitution aussi solide, il ne serait pas là pour me raconter ce genre de bêtises et nous le savions très bien. Mais il fallait aussi préciser que mon frère était sorti sans son arme, ce soir, ce qui ressemblait fortement à une tentative de suicide, même si celle-ci était inconscience. Pour être tout à fait honnête, je n’en pouvais plus de ce cirque. Premièrement, parce que son imprudence commençait sérieusement à m’énerver autant qu’elle m’inquiétait et que si ça continuait sur cette lancée, il serait mort avant la fin du mois et deuxièmement, parce qu’on approchait de la quarantaine et qu’on le veuille ou non, on n’avait plus vingt, alors c’était peut-être le moment d’agir comme un adulte. Qu’il prenne un peu ses responsabilités et aille voir un psy. Franchement, comment vouliez-vous qu’il aille mieux en sachant qu’il nageait au milieu des souvenirs de sa défunte épouse ? Aussi égoïste que cela puisse paraître, JE ne voulais pas être obligé d’enterrer la seule personne encore vivante de ma famille, c’était trop me demander, et JE ne voulais pas non plus accepter le fait que Quinn n’avait théoriquement plus d’attaches à ce monde. Ca parce que ça ne correspondait pas à ma vision des choses : dans ma tête, il devait se remettre de ses émotions et passer à autre chose. Dans le fond, est-ce que je le gardais en vie pour son bien ou pour le mien ? Question à laquelle je n’avais pas de réponse… il y avait un peu des deux. Je me raccrochais à la probabilité que peut-être mon frère trouvera-t-il quelqu’un pour lui faire oublier ses malheur « Tu devrais retourner voir ton môme, il va s’inquiéter à force de tes absences répétées… ». Mon regard planté dans le sien, je ne cillais pas et restais muet pendant quelques secondes, ceci avant d’attraper la serviette mouillée posée sur la table adjacente à mon siège et de la jeter en plein dans la figure de mon imbécile de frère. « C’est qui le môme ? » Un soupir m’échappa, puis je hochais négativement la tête, le tout avant de ricaner d’un air parfaitement cynique en dévoilant mes dents « T’as aucune excuse, c’était un jeune et tu l’aurais facilement dégommé si t’avais pris ton lance-pierre avec toi. ». Je haïssais son arbalète plus que tout au monde. C’était ça, l’objet du diable par excellence et vous pouviez toujours courir si vous vouliez que je prononce le nom de l’arme à haute voix.
Un air mi-agacé, mi-lassé s’afficha finalement sur mon visage marqué par le poids du temps et des responsabilités, puis je détournais finalement la tête vers la fenêtre de la chambre, sans rien ajouter. Ce n’est que lorsque j’entendis mon frère ouvrir la bouche pour prendre la parole que ma voix s’éleva à nouveau pour couper court à ce qu’il allait me dire, non pas sur le ton de la reproche, mais de manière absente. « Quand est-ce que tu vas te décider à avancer, Quinn ? » Et voila, c’était finalement sorti.
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Quinn s. Burns
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Sujet: Re: Over and over [Quinn] Sam 11 Mai - 12:37
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(Highway to hell) ▽ Quand je vois quelqu'un qui veut faire mon bonheur, je passe sur le trottoir den face.
« Tagueule ! » Voilà. C’était sortit tout seul. Aussi violent qu’un coup de massue, aussi sincère qu’une déclaration d’amour. Je voulais qu’il la ferme . Qu’il me laisse tranquille, à pourrir dans ma maison sans devoir écouter ses paroles moralisatrices. J’en avais assez de son comportement, tout comme qu’il devait en avoir assez du mien. Nous nous lassions l’un de l’autre sans arriver à décrocher du fil fragile qui nous reliait encore. Un fil prêt à se rompre à tout instant. Killian était le lien qui m’empêchait de tourner le dos à mon frère pour la seconde fois. Mon neveu que je chérissais tant, armistice incarnée pour qui je soulèverai l’univers si on osait lui faire du mal.
En prononçant ce mot si simple et pourtant d’une vulgarité qui m’était peu coutumière avec une rage qui, par contre, m’était fort habituelle, je sentais comme un poids s’ôter de ma poitrine jusqu’alors comprimée. Mes côtes me faisaient un mal de chien, mais je n’en avais cure et dans un mouvement lent et douloureux, me redressait contre le dossier de mon lit. Grimaçant de plus belle, je dus me mordre la langue pour ne pas céder à la sourde douleur qui mordillait chaque parcelle de mon torse balafré de nombreuses cicatrices. Fierté, quand tu nous tiens. « Si mon comportement te fais chier, t’as qu’à dégager et t’occuper de tes affaires au lieu de toujours fourrer ton sale museau dans ce qui ne te regarde pas ! »poursuivais-je, toujours avec cette même rage. Je ne le regardai toutefois pas. Je ne voulais pas croiser ses prunelles chargées d’une expression qui me ferait culpabiliser. Car dans cette affaire, je le savais bien, j’étais pleinement en tort. Encore et toujours. Et je m’en foutais fichtrement bien !
Refoulant la rage insensée qui me brûlait l’estomac, je pris la serviette qu’Alastar m’avait balancée quelques secondes plus tôt pour m’essuyer le visage tout crasseux et recouvert de sueur. Bonjour l’élégance ! Je sentais un mélange d’arômes qui devaient agresser désagréablement l’odorat de mon jumeau. Un mélange d’odeur qui réunissait pluie, boue, sang. Le parfum de la misère. Mâchoire contractée, je tentais de calmer mes nerfs. Beaucoup trop impulsif. Je devais corriger ce défaut qui me pénalisait dans beaucoup de trop de situations et surtout celles qui incluaient mon frère. Malgré tous mes torts, je ne parvenais pas à taire cette colère qui grondait en moi. Un mélange d’émotions confuses qui me rendaient complètement timbré par moment. « Si t’en a tellement marre, laisse moi crever comme père et mère ! » Merde. Quel con. Je n’avais pas pu me retenir. Comme toujours avec lui, il avait fallu que je lâche quelque chose de cinglant. Une phrase qui dégageait une douloureuse vérité. Dans un élan purement égoïste et cruel, j’avais tenté d’asséner un coup de poignard invisible. Impalpable, mais aussi acéré qu’une vérité tranchante peut l’être. Gros con que j’étais. Devenu muet après ces derniers mots, je n’osais même pas le regarder. La porte devant moi semblait une belle alternative pour mettre fin à cette discussion, mais je doutais de pouvoir marcher sans m’écrouler au sol sous le poids d’une douleur fulgurante. « Désolé...je suis qu'un gros con... »
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Alastar B. Burns
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Sujet: Re: Over and over [Quinn] Sam 11 Mai - 14:47
Quinn & Alastar
Sa réaction ne me fit même pas ciller. J’étais habitué, à présent. Habitué à cette animosité, habitué à voir mon frère agir encore plus sauvagement que moi, alors qu’il était, physiologiquement parlant, le plus humain des deux. Je ne vous le cacherais pas, ça m’avait longtemps fait du mal d’être en aussi mauvais termes avec Quinn, mais à présent, il ne me restait presque plus que de l’indifférence face à ses colères. Je me contentais de le protéger du danger sans pour autant essayer de véritables rapprochements affectifs avec lui et si dans la situation actuelle, vous aviez l’impression qu’il était le méchant de l’histoire, posez vous la question de savoir en quoi j’étais plus gentil que lui. Il ne me respectait pas, mais je ne le respectais pas non plus. Je ne respectais pas sa volonté. Seulement, la différence majeure entre lui et moi, c’est que je restais silencieux… et que cela attirait moins l’attention. N’avait-ce pas toujours été ainsi, après tout ? Depuis que nous étions enfants, le schéma n’avait pas changé et il ne changerait probablement jamais.
Mon regard électrique suivit chaque mouvement qu’effectuait Quinn, sans manquer de remarquer qu’il évitait, pour sa part, de lever les yeux sur moi. Je ne le comprenais plus. Qu’est-ce qu’on fichait encore ensemble ? Est-ce que nous étions encore de la même famille, au final ? Plus rien ou presque ne semblait nous rattacher l’un à l’autre, il fallait bel et bien l’accepter, et je m’étonnais encore du fait que mon jumeau n’ait toujours pas levé les voiles de la ville. « Si t’en a tellement marre, laisse moi crever comme père et mère ! »
Court-circuit. Je venais de me paralyser sur place. La phrase, quand à elle, continua à raisonner dans ma boîte crânienne jusqu’à atteindre chaque parcelle de mon cerveau et me pousser à me lever brusquement de ma chaise, faisant tomber cette dernière au sol par la même occasion. Le reproche avait réveillé des souvenirs qui avaient enfin commencé à s’estomper avec le temps, mais surtout une question. « Depuis quand savait-il ? » Depuis quand savait-il que j’étais impliqué dans le meurtre ? Pourquoi n’avait-il jamais rien dit ? Est-ce qu’il m’en voulait pour toutes ces morts ? Je sentis mes lèvres trembler et mon poing se serrer rapidement. Des excuses ? C’était trop tard pour ça, Quinn. Si j’avais gardé mon calme jusqu’à maintenant, mes nerfs commençaient enfin à lâcher. Mais c’est ce qu’il voulait, n’est-ce pas ? Ne pas être le seul à souffrir, ne pas être le seul à se sentir impuissant et à culpabiliser. C’était ça, n’est-ce pas ? Je me suis précipité vers la sortie de la pièce pour l’ouvrir, dans l’intention de m’en aller, mais mes pieds ont pivoté au dernier moment pour me ramener vers le lit de convalescence sur lequel j’ai sauté dans un mouvement fluide, afin de passer une jambe par-dessus les hanches de mon frère et de lui agripper les cheveux d’une main de fer. Son regard était fuyant depuis tout à l’heure et il n’avait que sa bouche pour seule alliée, mais cette fois-ci, je l’obligerai à me fixer droit dans les yeux. Ma voix se fit finalement entendre, complètement désordonnée dans sa tonalité. « Je les ai pas laissé crever, mec… » Je déglutis et fis de mon mieux pour canaliser la frénésie qui était en train de s’emparer de mon âme. « Je suis rentré dans leur chambre en plein milieu de la nuit et j’ai balancé père par la fenêtre comme s’il s’agissait d’un vêtement sale. Ensuite… ensuite, j’ai suivi mère qui essayait de s’échapper et je l’ai faite tomber dans les escaliers principaux. Ca l’a énuquée sur le coup, bien sûr, mais c’est pas ça qui m’a pas empêché de me jeter sur elle une fois qu’elle est arrivée en bas de la rampe, juste pour lui arracher un bout d’épaule qu’on n’a jamais retrouvé. » Une lueur rougeâtre traversa mes iris clairs et ma voix dérailla complètement, vacillant entre celle d’un humain prit de court par ses émotions et celle de mon doppelgänger. « Et je me suis toujours posé cette question, après coup… est-ce que je l’ai mangé ? Est-ce que tu crois que j’ai bouffé un bout de ma mère ? » J’expirais bruyamment, puis me passais la langue sur la lèvre inférieure en tâchant de contrôler les tremblements de mes mains. Pas ici. Dans mon accès de rage, j’étais à deux doigts de demander à Quinn s’il voulait que je le tue de mes propres mains, mais j’en étais incapable. Alors, je me suis retiré du lit tout aussi brusquement que je m’y étais invité, puis je me suis redirigé vers la porte de sortie, sans oser reposer le regard sur mon jumeau. Après avoir piétiné sur place en me tenant d’une main au cadre de la porte, je laissais une dernière fois les sentiments parler pour moi. « Tu te souviens du temps où le truc le plus important pour nous, c'était de trouver un moyen pour fumer des joints en cachette ? »
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Quinn s. Burns
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Sujet: Re: Over and over [Quinn] Sam 11 Mai - 18:35
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(Highway to hell) ▽ Quand je vois quelqu'un qui veut faire mon bonheur, je passe sur le trottoir den face.
Mes excuses étaient vaines. Trop tard. L’erreur était commise, les paroles acérées étaient lâchées. Et encore, j’avais quelque peu modifié le sens de ma phrase. Laisser crever les parents ? Je savais qu’il en était tout autre. Oh, je n’avais pas eu besoin d’Alazar pour me révéler ce qui s’est réellement passé l’année 1993, alors que j’étais encore en voyage et que mon frère était devenu la victime d’un fléau éternel. A une époque où j’aurai du être là mais où, égoïstement, je parcourrai le monde en quête d’aventures, j’aurai du être là pour aider mon frère à traverser cette épreuve, si pas le protéger de cette attaque. Peut-être aurais-je moi-même été transformé, peut-être serais-je mort, mais en étant parti deux ans sans laisser une seule nouvelle à mon jumeau, c’est un peu comme si je l’avais abandonné.
Tiens, s’en va-t-il ? Me fait-il l’immense soulagement de se barrer avant que la situation ne dégénère ? Alors qu’une once de culpabilité commence à me ronger les entrailles, je ne réagis pas assez vite au retour express de mon frère. En un instant, j’avais une poigne ferme qui tirait ma tignasse poisseuse en arrière et un genou appuyé contre mon torse…l’endroit exact où un feu de douleur brûlait depuis mon réveil. Je ne pus réprimer un gémissement de douleur sous le coup. Trop soudain, inattendu. Me ressaisissant, je me voyais obligé d’ouvrir les yeux. Deux prunelles identiques aux miennes me scrutaient. Identiques ? Excepté l’expression. Ce regard. Je me mordillais la langue, nerveux. Je l’avais déjà vu autrefois. Plusieurs fois. Un sentiment de folie. Son côté bestial qui ressort. La bête serait-elle agitée ? Je ne bronchai pas, me sachant pleinement coupable d’avoir attisé la colère de mon frère, même si la suite ne présageait rien de bon. Je refoulais la douleur qui cognait contre ma paroi thoracique alors que le genou de mon jumeau était appuyé de toute sa lourdeur sur mon ventre.
‘Je les ai pas laissé crever mec’ Ces paroles ne me firent pas réagir. Au contraire, je continuai de le regarder sans broncher, pleinement conscient des paroles qui vont suivre. Mon regard en disait long. Je savais. Depuis cette nuit où Saoirse est morte, j’avais toujours su. Il fallait être idiot pour ne pas l’avoir deviné. Malgré tout, devant ses élogieux récits, je ne pus retenir une grimace. Devant ses questions, je demeurai muet. Qu’aurai-je pu dire ? Lorsqu’enfin, il s’éloigna de moi, je pus à nouveau respirer. Mes côtes me faisaient encore plus mal qu’à mon réveil, mais j’essayais de m’accommoder à la douleur et à ne pas lâcher mon frère d’un regard coupable. Je me sentais coupable de tout. Parce qu’au fond, j’étais en tort pour tout et en soi, ça me foutait pas mal la haine. N’étais-je bon à rien ? Faire vivre un calvaire à Alastar semblait être devenu une routine dont je ne pouvais me passer et pourtant, par le passé, c’était tellement différent.
Alors que je le pense finalement parti, ce dernier exprime un dernier lot de paroles alors qu’il s’arrête au niveau de la sortie. Sa question me surprend. Je ne m’y attendais pas, tant et si bien que la surprise est clairement visible sur mon visage. Puis l’amertume. « Oui… »soupirai-je à mi voix en me remémorant de cette bonne vieille époque. Epoque d’insouciance. Epoque de complicité. « De nos jours, ce qui est devenu important, c’est de ne pas tuer inutilement… » Je pris une pause. « De ne pas nous entretuer »rectifiais-je avec un rictus, sans détourner mes prunelles céruléennes de la silhouette qui se tenait près de la porte de ma chambre. Tellement vrai. Je ne revenais pas sur son discours concernant le meurtre des parents. Etonnant vous direz vous, mais je le savais depuis tellement longtemps que je préférai ne pas m’y attarder. J’avais tellement retourné ce sombre fait sous toutes ses formes que la résignation avait finalement eut raison.
Un paquet de clopes reposait sur la table de chevet. Je pris une cigarette, en allumait l’extrémité avec le briquet que je gardais toujours dans la poche de mon pantalon et pris une première bouffée. Grahh, doux et amer tabac. « Je t’ai tellement haï ce jour là… »soupirai-je en expirant une bouffée d’air, le regard ancré droit devant moi. Les effets du tabac furent immédiat, je sentais en moi le feu de la douleur s’éteindre lentement. Oui bon, y avait pas que du tabac dans cette cigarette, je l’avoue ! « Alors que je te dois la vie… » Mais pas celle de Saoirse. Au fond, si j’avais tant haï mon frère durant ces six dernières années, ce n’est pas vraiment pour sa nature lycanthrope, mais bien parce qu’il n'était pas arrivé à temps pour sauver Saoirse. Je lui en avais tant voulu. Tellement longtemps. D’une manière si égoïste que parfois je m’en voulais. Mais je ne pouvais pas m'excuser. Pas comme il le souhaiterait. La fierté me l'empêchait. A moins que ça ne soit autre chose?
« Mais je n'arrive pas à faire fi de ce sentiment... »terminai-je alors que je sentais mes poumons me brûler. Merde. D'un coup, je me mis à tousser violemment. Comme un vieil asthmatique. Putain de bronches! Putain d'asthme! Putain de vie à la con! Nombre de fois que mon médecin m'avait fermement déclaré d'arrêter la cigarette. Fuck the life! Finalement, quand la tempête eut passée, je ne pus m'empêcher de rire entre mes dents. Un rire réprimé digne d'un taré. « Avec un peu de chance, tu n'auras peut-être pas besoin de me tuer, ma santé s'en chargera »ne pus-je m'empêcher.
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Alastar B. Burns
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Sujet: Re: Over and over [Quinn] Sam 11 Mai - 20:42
Quinn & Alastar
Encore retourné par ce qui venait de se passer, je ressentais le besoin subit de m’éloigner le plus possible de cette maison. Courir jusqu’à m’épuiser, jusqu’à ne plus avoir assez d’oxygène dans le cerveau pour parvenir à penser droit ou à penser tout court. Je ne pouvais pas rester dans la même pièce que cet homme que j’appelais mon frère plus longtemps, car tout me dictait de ne pas l’approcher, chez lui. Depuis la mort de Saoirse, nous étions effectivement devenus tels des aimants l’un pour l’autre, puis-ce que nous nous repoussions avec vigueur lorsque la proximité devait trop grande… c’était la raison pour laquelle je piétinais actuellement devant la porte de sortie, prêt à m’en aller. Avec le temps, la révulsion entre nous était quasiment devenue physiologique, accentuée par le fait que Quinn avait endossé le job de chasseur et que nous étions théoriquement devenus des ennemis naturels. Ennemis.
J’écoutais fébrilement la réponse de mon interlocuteur qui semblait surprit de ce que je lui avais dis. Oui, mon frère, tu as très bien entendu. Je notais le fait qu’il ne me fuyait plus du regard, tout en prenant connaissance des quelques mots qu’il prononça. Tellement de regrets, tellement de mélancolie, tellement de choses qui auraient dû se passer autrement. Je n’étais pas capable de juger chez lequel d’entre nous la « mort » de notre relation avait fait le plus de dégâts, mais ce truc que j’avais avec lui, cette empathie qui me contraignait à ressentir en partie ce qu’il ressentait, ça brouillait les frontières entre ses sentiments et les miens, rendant le tri plus difficile à faire. Ainsi, le jour où Quinn décédera, si j’étais encore en vie à ce moment-là, fera prendre tout son sens au concept de vide intérieur… je le savais parfaitement. Peut-être que faire de la place dans mon cœur en retirant les affects négatifs de mon jumeau serait une bonne chose, mais nous savions très bien que les choses n’étaient pas si simples : j’allais simplement perdre la raison et ça, même Killian ne pourrait pas l’empêcher. Ayant déjà expérimenté des états d’âme extrêmes lorsque mon frère s’était éloigné, géographiquement ou sentimentalement, je ne me faisais plus d’illusions quant à ma capacité à gérer sa mort. Il devait vivre. J’avais besoin de sa moitié de ce qui formait notre « nous », car « nous » ne devions pas nous entretuer… c’est bien vrai.
Sans que j’y fasse attention, le sujet du meurtre des parents avait été évincé comme on balayait du revers de la main des restes de gommage. Tant mieux. Je ne voulais pas en parler, car j’avais trop à reprocher à Seamus au sujet de cette époque. La plus solitaire de ma vie. C’est elle qui avait pourtant forgé mon caractère rigide, autrement dit, la qualité nécessaire pour diriger. Peu importe. J’allais m’en aller d’ici tout de suite et repartir dans la forêt, de toute façon. Ma main se reposa sur la poignée de la porte que j’ouvris à moitié avant d’entendre des paroles qui m’étaient directement adressées. Haï ? Avait-il vraiment besoin de me le dire, quand bien même je l’avais parfaitement compris et ressenti dès le début ?
Je tournais à nouveau la tête en direction de la silhouette décharnée de mon frère qui semblait partiellement enclin à vocaliser ce qu’il avait sur la conscience, sans pour autant parvenir à me calmer. Sa fierté et son égoïsme, il n’avait qu’à se noyer dedans, si c’était ça qu’il voulait. « Tu n’es pas le seul que ça a affecté. » C’était sortit tout seul. En effet, j’avais longuement porté la mort de Saoirse sur mes épaules, comme si cela relevait de mon entière responsabilité, comme si je l’avais tuée moi-même, mais j’avais aussi perdu un être cher dans l’histoire et j’étais aussi en droit d’être en deuil. Il m’avait fallut des années pour me décharger du poids de cette tragédie et pour me distancer du jugement de mon frère à mon sujet.
Je plissais les paupières en le regardant tousser jusqu’à en recracher ses poumons, sans pour autant ciller une seule fois. Ouais… ta santé. Intérieurement, j’avais le cœur brisé de le voir dans un état pareil, mais que vouliez vous que j’y fasse ? J’étais son punching ball mental, pas sa mauvaise conscience. Enfin… je crois. Un grognement s’échappa de ma cage thoracique alors que je finissais d’ouvrir la porte. « Pas besoin de le tuer ». Il sous-entendait quoi par là ? Que si je n’arrivais pas à temps pour lui sauver les fesses, un jour, ce serait comme si je l’avais moi-même amené à l’abattoir ? Comme sa femme ? Rajouter une couche de culpabilité ? MERCI INFINIMENT, QUINN. L’odeur de la fumée me fit renâcler furieusement. Je le détestais. Je le détestais de me faire me sentir mal à chaque fois que nous avions une conversation. « Tu es bien trop généreux de m'épargner ça, mon frère. » Je roulais des yeux et finis par entamer ma sortie de la chambre, aussi énervé qu’à chaque fois que je m’entretenais avec lui. Nous venions de nous éloigner d’un cran de plus, voila tout… et même si je l’aimais, je n’avais aucun moyen disponible pour laisser cet amour s’exprimer pleinement, car il était noyé dans un océan de choses négatives. « J'en ai assez d'être ton souffre-douleur, si t'es pas capable d'aller chez un psy, tire toi une balle directement, ça ira plus vite pour tous les deux. » Ca avait le mérite d'être clair, non? Non, vu que je ne voulais pas devoir l'enterrer. Mais c'est quand même sur ces belles paroles que mon ombre disparu dans le couloir. J'avais atteins ma limite, même si je regretterai ces mots plus tard. Regretter, toujours regretter... j'en avais marre de ça aussi. De toutes les personnes que je conaissais aujourd'hui, il était le seul à me faire me sentir comme un monstre et à me faire douter de mes actes. Cet homme était devenu mon démon intérieur.