c'est le récit d'la forêt uesh.

Les souvenirs ne meurent jamais.

La neige était tombée pendant la nuit, et avait tout recouvert de son blanc manteau. La chasse devait s'arrêter faute de trace. Impossible de pister dans de telles conditions. Le froid était mordant ; un vent glacial soufflait sur la ville de Wexford, de quoi pousser même les plus fanatiques de tous les chasseurs à rentrer chez eux. Le père Sniegowski, renfrogné, passa le pas de la porte et la referma dans un geste brusque. Il était de mauvais humeur, et tout le monde le sentait. En particulier le petit Seoirse, qui jusque là jouait dans les escaliers, mais qui se dit à cet instant là qu'il serait infiniment mieux dans sa propre chambre. Il n'aimait pas aller y jouer, parce qu'il la partageait avec son grand-frère, et son grand-frère était presque la copie conforme de leur père. Il n'y avait que deux différences : il était plus jeune, et il était Irlandais. Le fossé des nationalités ne le dérangeait pas. Seoirse avait sept ans, l'âge où on commence à se poser des questions, même si ce n'était pas forcément les bonnes ; il se disait que cette folie était étrangère, et qu'en tant qu'Irlandais, il aurait dû être protégé. Malgré son jeune âge, il savait très bien ce qu'on faisait, dans la famille. On lui avait déjà acheté sa première arme et expliqué comment s'en servir.
Seoirse aurait aimé jouer dehors. La neige exerçait une étrange attirance sur lui, mais il n'aurait jamais su dire pourquoi. Il aurait aimé pouvoir s'oublier, pendant quelques instants. Être un enfant comme les autres. Mais évidemment, impossible quand on appartenait aux Sniegwoski. La chasse, c'était une tradition familiale encore plus importante que Noël. On étouffait dès lors qu'on ne répondait plus aux critères. Il n'avait pas d'autres espoirs que de devenir comme les adultes. Pourtant, à ses yeux d'enfant, c'était mal. Les adultes étaient des méchants, il ne voulait pas devenir comme eux. Seoirse se leva, jouets en main, pour ne pas s'exposer à la colère de son père. Hélas, celui-ci l'avait vu. En train de flâner, de jouer, de faire comme si un Sniegowski n'avait pas de responsabilité. Cela le mettait hors de lui, et Seoirse savait très bien ce qui arrivait dans ces moments-là. Il venait de perdre la trace d'un loup, et voilà que son fils commettait l'erreur d'être un enfant... Seoirse n'avait pas la moindre chance d'échapper à la poigne qui s'était emparée de lui. Son petit cœur battait fort contre le dos de la main de son père. Il attendit, raide, que le choc vînt. Mais le choc ne vint pas, et il entrouvit les yeux pour apercevoir le visage de son père. Un visage inexpressif. C'était là qu'il était le pire. On avait peur des colères du père Sniegowski, on avait d'autant plus peur des quelques rares instants de rage pure, où on ne pouvait même plus lire les traces de la fureur sur son visage. Seoirse comprit que cela allait mal pour lui. Son père délirait. Il lui disait des choses... des choses que l'on ne devrait pas dire à un enfant. Les mots se gravèrent dans le cœur de Seoirse, aussi brûlants que si on l'avait marqué au fer rouge. La sentence était un poison. Seoirse ne pouvait pas s'en sortir indemne. Il...
Quand il fut enfin libéré dans la neige, Seoirse était recroquevillé sur lui-même. Terrorisé. Il n'avait que sept ans, mais il avait déjà compris que la vie ne lui ferait pas de cadeau. Il n'avait pas le choix. Il devait emprunter le chemin familial. C'était cela, ou la mort. Peut-être même pire que la mort. La tradition familiale primait sur tout. Et même la neige froide ne parvenait pas à refroidir la brûlure qui sévissait en Seoirse. Sa décision était prise. Il ferait ce qu'on lui demanderait, puisque c'était la seule manière de s'en sortir, chez les Sniegowski. Mais jamais il ne serait un fanatique. Un jour, il trouverait le courage de vivre sa vie comme il l'entendait...

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La neige tombait encore à Belfast en cette fin de mois de février. C'était un temps assez exceptionnel qui avait étonné la population. Voilà une année qui allait rester dans les mémoires, disait-on. Seoirse regardait par la fenêtre du minuscule studio qu'il louait, en attendant de trouver mieux, et se disait que cela masquait toujours la trace ; il n'avait pas à s'en plaindre. Il avait dix-huit ans, cela lui faisait tout drôle. Voilà qu'il était majeur, et pouvait se débrouiller pour vivre sa vie comme il l'entendait.
Il ne voulait plus être un chasseur.
Il comprenait la nécessité qu'il y en eût, bien sûr. La police était là pour encadrer les criminels. Les chasseurs étaient là pour protéger la population. C'était dans l'ordre des choses. Mais il était un Sniegowski. Il savait que le mal n'épargnait personne, et certainement pas ceux qui pensaient faire le bien. Il venait d'une famille de fanatiques, il l'avait compris dès le plus jeune âge. Et il avait toujours rêvé de s'échapper. Seoirse soupira. Des années à mentir, à feindre, à jouer un rôle. Celui du fils parfait et obéissant, prêt à accomplir la volonté de ses parents, et à reprendre le flambeau. Des années envolées en fumée. A présent, il voulait vivre sa vie. Depuis janvier, il se préparait à partir. Il savait que ce n'était pas facile, qu'il allait devoir déjouer les pièges que sa famille aurait pu lui tendre. Dès lors qu'il fuguerait, il le savait, il allait signer son arrêt de mort. Alors autant prendre un maximum de précautions. Il avait choisi Belfast parce que ce n'était pas trop loin, qu'il ne quittait pas son île natale tout en passant le pays d'à côté. Et jusqu'à présent, il n'avait pas regretté ce choix. Il avait vendu en cachette plusieurs de ses objets pour se faire un petit pactole, même s'il n'avait pas vendu ses armes. Il les gardait, mais pour une autre cible que celle à laquelle on le destinait. Mais surtout, il s'était efforcé d'être normal. Seoirse sourit rien qu'à cette idée. Normal. C'est-à-dire un véritable petit mouton. Et le 16 février était arrivé, on lui avait offert une nouvelle arme, toute sa famille était aux anges. La nuit, Seoirse quitta discrètement son logement, se basant sur ce qu'on lui avait enseigné sur le pistage pour laisser le moins de traces possibles. Le lendemain soir, il arrivait à Belfast et avait enfin l'occasion de commencer une nouvelle vie.
Seoirse habitait avec un jeune homme d'à peu près son âge originaire de Cahir. Il était à Belfast depuis quasiment deux mois et étudiait à l'université. Seoirse avait abandonné ses propres études pour fuir, lui, et savait que cette possibilité ne lui était pas ouverte. Il ne le regrettait pas. Il n'aurait jamais pu faire d'études, de toute façon, ses fanatiques de parents l'auraient forcé à se consacrer entièrement au meutre de lycanthropes qui, dans la plupart des cas, étaient innocents des crimes dont on les accusait. Seoirse avait déjà assez de sangs sur les mains. Il ignorait tout de ce jeune homme ; il cherchait un colocataire, et Seoirse s'était présenté. Entre les deux, cela avait tout de suite marché. Il s'entendait très bien avec lui, même s'il ne pouvait pas lui dire pourquoi il était venu ici, et ce qu'il cherchait à fuir. Chacun avait ses secrets, et c'était très bien ainsi. Pour la première fois de sa vie, alors qu'il regardait la neige tomber, il se sentait heureux.

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Encore et toujours de la neige pendant que Seoirse se promenait, dépité. Désespéré, même, pourrait-on dire. Sa souffrance était grande et ne trouvait rien pour s'apaiser. Pourquoi l'avait-il suivi à Cahir ? Il aurait été tellement mieux à Belfast... oui, mais voilà, son année était terminée, et il devait rentrer chez lui. Seoirse n'avait pas compris pourquoi il l'avait accompagné. Était-il amoureux de lui, même s'il ne le désirait pas ? Quelle erreur. La pire qu'il eût jamais faite. Seoirse marchait dans la neige en se posant de nombreuses questions, mais celle qui revenait le plus souvent était sans doute : pourquoi ? Pourquoi devait-il affronter une épreuve aussi difficile ? En fuyant, Seoirse avait tout perdu. Il ne pouvait pas vivre aux crochets de quelqu'un, et encore moins de deux personnes. Deux personnes. S'il y avait une justice dans ce monde, elle devait bien rire de cette punition pour avoir renié les Sniegowski. Ceux-ci n'étaient plus une part de la vie de Seoirse, mais parfois, il aurait préféré les affronter plutôt que de vivre cette horreur.
Elle, c'était une amie de son colocataire. Une jeune femme pleine de ressources, brillante, et parfaitement épanouie dans sa vie professionnelle. Jamais elle n'aurait dû s'intéresser à Seoirse. Mais il y avait eu cette nuit, cette nuit où tout avait dérapé. Un dîner, un peu trop d'alcool alors que normalement il n'en buvait jamais... et une forte dose de culpabilité le matin, quand il s'était réveillé dans son lit. Seoirse grimaça rien qu'à se souvenir et continua de s'éloigner de son domicile. Depuis que cela s'était produit, quelques mois auparavant, le jeune homme ne savait plus où donner de la tête. Un jour avec l'un, l'autre jour avec l'autre. Et la chasse, dans tout cela ? Il s'en fichait complètement des loups, dans de telles conditions. Il était dans une impasse, il ne savait pas quoi faire.
Était-il heureux à Cahir ? Pas véritablement. Il enchaînait les petits boulots, mais il se rendait bien compte que jamais il n'aurait ce qu'il désirait. Aucun problème pour trouver une tâche subalterne, mais dès qu'il s'agissait de quelque chose d'intéressant, les portes se fermaient. Il y avait toujours le problème du logement : il avait dû mettre fin à sa colocation, parce que cette situation était juste intenable. Et son nouveau loyer lui coûtait sacrément cher, mine de rien. Enfin, il y avait sa famille. Les Sniegowski n'avaient pas reparu, non, mais parfois, il entendait leur nom. Un jour, il le savait, ils viendraient sans doute. Seoirse aurait alors des problèmes. Mais pour le moment, il devenait un habitant de Cahir comme les autres, sans volonté de se distinguer...

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Cinq ans que Seoirse est à Cahir. Cinq ans que sa vie est un véritable chaos ambulant. Et pour la première fois, un autre Sniegowski a mis les pieds à Cahir. Sa situation n'a jamais été aussi instable.

bienvenue

burnt by night c'est d'la bombe.

Bienvenue sur BURNT BY NIGHT ! Tu es désormais validé(e), parce que je pense que ta fiche est OULALA Hâte de voir l'autre Sniegowski J'aime beaucoup l'histoire sérieux . Tu peux désormais aller recenser ton avatar ici et ton personnage ici pour nous aider Si tu veux créer un scénario, n'hésite surtout pas ! N'oublie pas d'aller demander un logement si tu ne veux pas vivre dans la rue, mais aussi un travail et n'oublie surtout pas d'aller te faire recenser. Si tu le désires, ouvre ton propre sujet pour classer tes relations et tes rps. Maintenant, tu peux te balader partout, et même aller flooder ! Sur ce, bon jeu parmi nous