date d'inscription : 07/05/2013 traces de pas : 172
Sujet: never go back Ven 10 Mai - 16:57
Alastar and Killian
« C'est quoi cette retenue, jeune homme ?» Il emprunta pour un court instant ma main. Mon cœur loupa un battement. Son épaule frôla la mienne. Je me sentais défaillir. Retenant mon souffle jusqu'à que sa main termine de corriger sur ma copie mon addition. Il conclut par un regard satisfait et reprit une place correcte sur mon lit. Si mon père nous voyait, il me tuerait. J'avais laissé rentrer un inconnu dans notre maison. Ce qui était interdit. Mais, depuis quelques temps, je n'aimais plus obéir à ces règles. Pourtant, ce cours à domicile n'avait pas été mon idée. Je n'avais pas demandé à que Monsieur Thomson s'invite chez nous, jusqu'à ma chambre. Mon bureau était juste à côté. Nous aurions pu travailler sur celui-ci. Mais, voilà, nous étions sur mon lit, mes livres et mes devoirs servant de frontières.
C'était dur de me concentrer, me mordant frénétiquement les lèvres. Mon professeur toujours aussi impassible m'observait. Cet éclat si triste dans ses yeux. Il n'y avait comme à son habitude aucun geste déplacé ou aucune invitation. Pourtant, ma pauvre poitrine était en branle et après avoir cassé mon crayon en papier. Je me levais, bondissant comme un pantin désarticulé. « Je vais nous chercher à boire...Je veux dire me chercher...Pardon, vous voulez quelque chose ?» Je n'avais plus envie d'une chose c'était me cacher. Les aléas de mes émotions me trahissaient. J'avais le béguin pour mon professeur. Tout le monde à Cahir le savait. Sauf, peut-être mon père ? Mais, qui parle de ce genre de choses avec ces parents ? J'ai dévalé les escaliers, abandonnant Rhian en haut et j'ai ouvert en grand le frigidaire.
J'ai plongé ma tête à l'intérieur. Un peu de froid pour calmer mes hormones d'adolescent il n'y avait rien de mieux. Je ne savais pas trop ce qui m'arrivait. Je n'avais pas encore les mots pour l'expliquer. La vie ne m'avait pas encore forgé. Et, c'est pour cela que je haïssais autant mon père à présent. Il m'avait couvé. Surprotégé. Je ne savais rien de la vie. Pourtant, c'était son rôle. Mais, j'ai toujours pensé que pour lui, j'étais toujours resté ce petit garçon de trois ans trouvé sur cette route. J'étais un adolescent, bientôt un jeune homme maintenant. Cependant, comment lui dire tout cela ? Alors, que maintenant, que nous échangions un mot, je lui sautais à la gorge comme un loup enragé.
Je sortis un soda que je fis rouler sur ma nuque. C'était exactement la fraicheur qui je recherchais pour calmer mes ardeurs. Quand la porte d'entrée claqua. Je sursautai. Mon sang se glaça. Je jetais un oeil fébrile à la grande horloge dans la cuisine. Il ne devait pas rentrer avant dix-neuf heures. Je m'empressais de l’accueillir. Je dérapais sur le parquet et tombais devant mon père grand sourire aux lèvres. « Salut, papa ! Tu es là ! C'est génial...Bonne journée ? Tu as bien fermé ta voiture ? Tu sais l'autre fois, tu avais oublié...Pas que cela m'intéresse...Bah, si un petit peu...vu que je pense bien la conduire quand j'aurais mon permis...Mais, bref, tu veux pas aller jeter un coup d’œil ? » Sourire tendu. Sourire gêné. Mais, comment je vais me sentir de cette galère ?
made by ℬlue ℐⅴy
Alastar B. Burns
I'M A WEREWOLF
date d'inscription : 05/05/2013 traces de pas : 260
Sujet: Re: never go back Sam 11 Mai - 13:01
« Monsieur ? » Je relevais la tête et tournais mon attention vers ma secrétaire qui venait de faire son entrée dans mon bureau. Enfin… c’est ce qui me semblait. Elle était à deux mètres de moi, en réalité, et me fixait d’un air légèrement soucieux. « Est-ce que le dossier concernant les rénovations à la mairie est prêt ? » Le quoi ? Oh… oui, ça. J’avais complètement zappé cette histoire. Dans un soupir, je passais mes mains sur mon visage et m’affalais à moitié sur la table, laissant clairement comprendre que je n’avais absolument pas abordé l’affaire en question de tout l’après-midi. Heureusement pour moi, la trentenaire qui était venue me sortir de ma somnolence me connaissait très bien et avait toute ma confiance, à tel point que je pouvais quasiment la considérer comme un mélange bizarre entre ma mère et ma meilleure amie. « Ca fait combien de temps que ça dure ? » Je levais une main en écartant les doigts. Cinq. Cinq nuits que je n’avais pas fermé l’œil, ce qui me mettait dans un état second particulièrement indigeste. Depuis que Quinn s’était fait attaquer et qu’il y avait eu ce double-meurtre en ville, je n’arrivais pas à dormir. Impossible. Je m’étais même surpris à faire une crise d’angoisse pas plus tard qu’avant-hier. En plus, dans deux semaines, c’était la pleine-lune… ce qui n’ajoutait rien de bon à mon niveau de stress déjà élevé. J’avais besoin de décompresser, mais c’était pas envisageable. Je n’avais pas le droit de me laisser aller. « Rentrez à la maison, je vais m’occuper de tout préparer pour demain… et si je vous vois avec des cernes demain matin, je vous renvoie d’ici ! » Qu’est-ce que je vous disais ? Ma mère. « Merci, Eileen… ». Il n’était que dix-sept heures trente, Killian avait donc terminé les cours et devait être rentré… ça serait l’occasion de lui faire une surprise et d’essayer de passer un moment avec lui. Je n’avais pas l’énergie nécessaire pour batailler avec mon fils ce soir, de toute façon, alors espérons qu’il soit de bonne humeur.
Une fois sorti de l’agence, je me mis au volant de ma voiture et fis un détour par une confiserie pour acheter quelques gâteaux, en respectant les goûts de mon adolescent, puis pris la route de la maison sur l’un des seuls fonds musicaux qui arrivaient à me détendre : Ramstein. Oui, j’écoutais ça et non, ce n’était pas juste un CD que Killian avait oublié dans le lecteur. J’avais besoin d’agressivité dans mes oreilles pour calmer celle qui menaçait d’exploser dans ma poitrine à chaque instant, tout simplement… et puis qu’est-ce qui m’empêchait d’aimer le metal ? Le fait que je portais une chemise et une cravate ?
Finalement arrivé devant le manoir, j’avais parqué l’Audi à sa place habituelle, puis m’étais dirigé vers la porte d’entrée pour pénétrer dans le hall d’un pas nonchalant. Autant vous dire que l’accueil que je reçus me surprit et que j’eus tout juste le temps d’attraper le bras du jeune homme pour l’empêcher de tomber par terre. S’en suivi une tirade qui me fit ouvrir de grands yeux ronds. Il avait parlé tellement vite que je n’avais compris que la moitié des mots, mais dans l’ensemble, je pensais avoir saisi le message : soit il était avec quelqu’un, soit il avait fait une bêtise et était en train d’essayer de la réparer en urgence. Dans d’autres circonstances, je me serais sans doute raidis, mais la fatigue voulait que je ne tenais pas à entrer en conflit avec qui que ce soit aujourd’hui, surtout pas mon fils. Néanmoins, j’avais levé les yeux vers l’étage supérieur, comme pour vérifier s’il y avait quelqu’un. « Tu es avec un ami ? » Ca m’aurait moins dérangé qu’il m’annonce que c’était une fille, honnêtement… mais je ne m’étalerais pas à ce sujet. Lentement, je lâchais le bras de l’adolescent et lui tendis le cornet en plastique contenant le dessert que je lui avais acheté plus tôt, puis entrepris de défaire ma cravate ainsi que le premier bouton de ma chemise. « C’est bon, je vais rester en bas… t’en fais pas. » Je me surprenais moi-même à ne pas me montrer intrusif. Ca n’était pas arrivé en deux mois, depuis que je l’avais surpris avec l’un de ses journaux et que j’avais été parfaitement incapable de savoir comment gérer la situation.
Killian P. Burns
LOST INHABITANT
date d'inscription : 07/05/2013 traces de pas : 172
Sujet: Re: never go back Dim 12 Mai - 12:51
Mon père me surprit. Il n'y avait aucune raison que je me sente coupable. Il n'y avait aucune fille nue dans mon lit. Ce n'était que mon professeur venu me faire cours à domicile. En même temps, je suppose que cela aurait au moins rassuré mon père. Je voyais dans ses yeux qu'il se posait des questions sur moi. Parfois même, j'avais l'impression que dans le fond ses pupilles qu'il m'avait déjà percé à jour. Moi, je n'étais que perdu pour l'instant, rien n'était établie dans la pierre. Sauf, que comme tout ado, je ne voyais pas plus loin que le bout de mon nez. Je ne voulais pas voir que ses penchants avaient toujours été en moi. Comme dormant. Je pensais bêtement avoir encore le pouvoir d'être ce que je veux ou même ce que mon père voudrait de moi. Car, même si nos relations étaient tendues en ce moment, la seule chose que je voulais c'était le rendre fier. Je voulais pouvoir devenir quelqu'un d'important. Un jour monter sur une estrade...Recevoir un prix...Il serait dans la salle. Il ne pleurait pas car je n'ai jamais vu mon père pleurer. Cependant, il aurait ce petit éclat brillant. Je le remerciais alors, car sans lui, je ne serais pas devenu l'homme que je suis. Puis, je terminerais sur une plaisanterie sur son début de calvitie. Oui, papa, cela te pend au nez, je peux déjà te le dire...
« Non je suis avec personne...» Pourquoi, je venais de répondre cela. J'avais envie de me frapper le front, mais je me retenais. C'est que je n'étais pas vraiment discret. « Je joue en haut ...Tu sais des trucs d'ado...Je fabrique une bombe ou j'essaye de pirater le pentagone...Rien de très grave...Et, toi, ta journée ? Tu as l'air épuisé ? Tu veux que je te fasse couler un bain ? » Je le remerciais pour le gâteau. Il fallait que je le mette au frigo mais je voulais pas quitter l'entrée. Je me rendais compte que j'étais entrain de lui boucher le chemin. Ou comment rendre la situation encore plus compromettante. Je le vis défaire le premier bouton de sa chemise. Je me suis donc empressé de lui retirer sa veste comme le bon petit que je pouvais être. « Je m'en fais pas...J'ai rien à te cacher...Mais tu as raison reste en bas...Je peux même te servir à boire et te mettre du Ramstein. Je sais que cela t'aide à te détendre. » Je me rendais compte que plus j'en faisais et plus mon père allait penser que j'avais tuer quelqu'un et que je devais être entrain de découper le corps là haut dans ma chambre.
Puis un craquement en haut de l'escalier, je priais pour que cela soit juste cette vieille bicoque qui se fasse entendre. Mais, il était là, Monsieur Thomson dans son parfait costume qui faisait bien plus apprêté qu'un simple professeur. Il ne semblait avoir rien perdu de mes agissements et cela semblait même le faire sourire. Il était trop tard pour mentir. Mais, avant que j'ai à ouvert ma petite bouche toute frémissante. « Bonjour, Monsieur Burns. Quel plaisir de vous rencontrer à nouveau.» Il descendit les escaliers et moi je pouvais pas voir cela. Je me suis enfuie comme le petit ado lâche que j'étais. J'ai couru dans la cuisine avec l'excuse de mettre les gâteaux dans ma main dans le frigidaire. Monsieur Thomson descendit l'escalier avec cette assurance qui lui connaissait bien. « J'espère que vous vous souvenez de moi ? Nous nous sommes croisés à la réunion parents, professeurs.» Rhian se planta devant Alastar et tendit sa main comme s'il tendait une épée, prêt à trancher la main du père de famille. « J'aidais votre fils là haut dans sa chambre avec ces problèmes d’arithmétiques. C'est un garçon charmant que vous avez là. » Les mots et sa façon de les prononcer n'avaient rien d'offensant. C'était comme si le professeur parlait du temps qui se gâtait parfois à Cahir. Mais, tout était dans son regard, quelque chose de sombre et profondément cruel. Comme une menace qu'il venait de planter là entre leurs pieds.
Alastar B. Burns
I'M A WEREWOLF
date d'inscription : 05/05/2013 traces de pas : 260
Sujet: Re: never go back Mar 21 Mai - 16:20
Si Killian me semblait parfois difficile à saisir, son attitude reflétait généralement assez bien ce qui se passait au niveau de sa conscience. Ainsi, la majorité du temps… lorsqu’il allait « bien », disons… l’adolescent n’échangeait pas plus de phrases que ce qui était nécessaire avec moi et j’avais un mal fou à lui arracher quoi que ce soit de la bouche, que ce soit sur le plan personnel ou autre, sans qu’il se braque. Aussi, les conversations se recentraient-elles systématiquement sur le même sujet : « sa liberté »… liberté que je n’étais pas prêt à lui céder, tout en sachant qu’elle était le cœur du problème. Certains jours, j’hésitais pourtant en me disant que bien des choses pourraient se débloquer dans notre relation, si le jeune homme apprenait toute la vérité sur Cahir… et puis l’inquiétude prenait le dessus. Je n’avais pas envie de gâcher son innocence, pas lorsque je voyais l’état de tous ces autres gamins, trop matures et sombres pour leur âge, écorchés vifs de par leurs conditions de loups ou d’enfants de chasseurs. Lui, il méritait d’être « normal » et de ne pas avoir peur, au moins encore quelques temps… c’était son droit, après tout ce qu’il avait enduré dans son enfance. Dieu ce que ça avait été difficile de le prendre en charge, après la mort de sa mère et de son père… peut-être presque aussi difficile que de régler les détails des obsèques de mes parents à moi, alors que je les avais assassinés de mes propres mains, deux jours avant ça. J’avais 19 ans quand c’est arrivé, pas plus… mais les conséquences psychologiques ont été irréversibles et je me suis juré que jamais, jamais, Killian n’aurait à passer par un épisode aussi inhumain et horrifiant que celui-ci. Par chance, il était très jeune lorsqu’il a perdu sa famille, ce qui a été un avantage pour le faire surpasser, je crois, son traumatisme, malgré ses nombreuses terreurs nocturnes. Dès lors, je voulais faire en sorte que ce soit sa seule épreuve morbide à passer, tout en sachant que je me voilais clairement la face et qu’un jour, il allait faire l’expérience du surnaturel, se demander si ses parents étaient morts à cause des Lycans, se demander qui ils étaient et chercher un sens à tout cela. Au fond de moi, je savais que ce garçon était spécial et, par extension, immanquablement destiné à faire des choses tout aussi spéciales que lui. Mais pas maintenant. Pour l’heure, il devait terminer sa scolarité et continuer de penser que les seules créatures magiques qui existaient se trouvaient dans ses jeux vidéo. C’était son droit.
Car si ses parents biologiques avaient été là pour l’éduquer… il ne serait déjà plus un adolescent. Ce serait un apprenti-tueur.
Tout en écoutant et en observant le comportement de mon fils, je finis par croiser les bras et arquer un sourcil. Il n’avait besoin de personne d’autre que lui-même pour se trahir, lorsqu’il faisait des choses que je n’approuvais pas, et cette scène représentait tout à fait son incapacité à mentir lorsqu’il était prit de court. Mais qu’est-ce qu’il se passait dans cette maison, exactement ? Le fait que mon interlocuteur me bloque le chemin éveillait d’autant plus mes soupçons sur ses activités frauduleuses et dans un premier temps, je m’apprêtais à forcer le passage pour aller voir ce qu’il me cachait… mais c’est un infime son de porte qui s’ouvrait qui arrêta la machine et me fit relever la tête, juste avant que le parquet ne craque et que Killian se retourne à son tour.
Qu’est-ce.que.cet.homme.faisait.chez.moi ?
Il n’avait pas fallut plus que cette entrée en scène pour glacer mon sang dans mes veines, et avant même que j’aie le temps de réagir, l’ado des lieux avait déguerpi dans la cuisine, me laissant seul face à un duplicata de Lord anglais qui descendait les escaliers comme si la propriété lui appartenait. Mauvais pressentiment au fond de ma poitrine, hurlements bestiaux me dictant d’aller l’égorger dans mon estomac, peur intense dans mon esprit. Le voila qui se tenait face à moi, à présent, avec sa main tendue aimablement dans ma direction. Je l’entendais parler mais ne l’écoutais pas, si ce n’est lorsque qu’il prononça quelques mots concernant « son élève », car j’étais bien trop occupé à m’imprégner de son regard incisif qui me laissait clairement deviner ses intentions. Il savait. Il savait très bien qui j’étais et il n’avait pas peur de moi. « Il me semble que vous étiez sur le point de partir. » Manque de politesse ? Peut-être, mais de nous deux, je n’étais pas celui qui s’était invité dans la maison de l’autre. J’attendis que son bras se baisse finalement, à défaut d’avoir eu droit à une poignée de main de ma part, puis me déplaçais sur le côté pour inciter l’intrus à se diriger vers la sortie. Mon cœur battait à tout rompre à cet instant précis et ma fatigue s’était envolée comme par magie. Pire, j’aperçus un reflet rougeâtre balayer le bleu de mes yeux dans l’un des vitraux bordant la porte d’entrée. Je crois que l’envie de tuer quelqu’un de plein jour s’était rarement fait ressentir de manière aussi claire chez moi. Clac. L’oppressante silhouette venait de disparaître à l’extérieur, me laissant paralysé sur place pendant quelques secondes. Il fallait que la pilule passe, mais c’était plus facile à dire qu’à faire, car j’étais tout aussi furieux qu’en état d’alerte.
Trois. Deux. Un…
« KILLIAN PHILIP BURNS ! »
Killian P. Burns
LOST INHABITANT
date d'inscription : 07/05/2013 traces de pas : 172
Sujet: Re: never go back Mer 22 Mai - 19:22
Le professeur croisa le regard d'Alastar sans la moindre peur. J'étais vraiment trop paniqué pour vraiment réaliser ce qui était entrain de se jouer devant moi. Monsieur Thomson me cachait bien des choses : le fait par exemple que cet éclat de pure provocation dans le fond de ses pupilles était le reflet de ses sombres secrets. Ce regard hostile et glacial comme s'il n'avait rien à perdre, qu'il pouvait mourir ici et maintenant. Son âme et son esprit étaient prêts. Moi, j'avais préféré me confiner dans la cuisine. Je refusais de montrer à mon père ma légère déviance, comme il l'aurait surement appelé. Mais, quand j'étais en présence de mon professeur je rougissais, je bredouillais une langue faite uniquement de consommes et d'onomatopées. Quelque chose de très charmant et très discret, surtout en classe quand je devais répondre à l'oral. Alors, toute ma concentration était maintenant porté sur ce dessert apporté par mon père. Loin...Bien loin de me douter de ce qui se passait dans ce hall d'entrée...
Monsieur Thomson s'avança vers cet homme qui avait tué son frère. Cet homme qu'il voulait détruire. Il ne pensait plus qu'à cela. C'était pire qu'une obsession. Il se levait et s'endormait avec cette envie de meurtre au bord des lèvres. Il savait l'animal qu'il était et il savait aussi ce qu'il risquait à montrer son vrai visage. Mais, cela faisait un an qu'il attendait. Un an qu'il connaissait ses habitudes et ses petites sorties nocturnes. Ses rencontres. Ses petits secrets et surtout le fait que son propre fils ne connaissait rien du monstre - en tout cas à ses yeux - avec qui il partageait la vie. C'est pour cela qu'il s'était rapproché du jeune Killian, se moquant bien de son béguin de jeune lycéen. Comment pouvait-il penser un instant lui plaire ? Il avait presque le double de son âge. Il n'était même pas un jeune homme à ces yeux, simplement un pion avec lequel il allait jouer. Le visage du professeur transpira toute cette haine et cette perversité. Marchant d'un pas tranquille jusqu'à s'approcher d'Alastar et de le frôler. Il porta ses lèvres jusqu'à son oreille, se moquant à nouveau de cette flamme animale dans les yeux de son voisin. « Oui. Je m'en vais...simplement vous dire que votre fils sent divinement bon...Il me fait penser à des framboises bien mûres qui auraient macérées au soleil. Mais, vu vos certaines capacités olfactives vous devez déjà le savoir ?...Sinon, je serais curieux...Sait-il qu'il est né pour vous chasser ? », lui murmura t-il avant de disparaître comme le mauvais présage qu'il était.
Moi, dans ma cuisine, je n'avais rien vu, ni entendu. Loin de savoir cette terrible vérité, que dans mon sang coulait l'aura vengeresse des Hunters. Qui si mes parents avaient pas été massacrés, j'aurais été élevé pour chasser et tuer. Mais, mes origines m'avaient été dissimulés comme bien des choses. J'étais tout simplement innocent et bien idiot...Un jour, je détesterais mon père pour m'avoir caché tout cela...Un jour, mais pas aujourd'hui.
Pourtant, au fond de moi, je me sentais différent, j'adorais l'exaltation de l'adrénaline dans mon corps. Quand je me mettais à courir lors de mes compétitions, il avait quelque chose qui se déclenchait en moi. C'est difficilement explicable...Comme mon goût prononcé pour les armes, je pensais tenir cela de mon oncle, le surprenant lui-même le premier jour où il m'avait mis une arbalète entre les mains. Quelque chose d’inné...Quelque chose qui n'attendait qu'une chose...sortir de moi.
Mais en attendant ce fut le hurlement de mon patronyme qui me fit sursauter. Dommage, je venais à peine de sortir le dessert gentiment ramené par mon père. La bouche grande ouverte. J'engouffrai la pâtisserie d'une traite et accourrai à son chevet. Yeux grands ouverts et les joues pleines comme un écureuil. J’abandonnai la bouche débortante de crème fouettée. « Bhauam Hgamai Guaiaon. » Traduction de : « Quoi, encore ? » Je levai les mains sur le côté et continuai de le fixer avec des grands yeux. Est-ce qu'il allait me faire la morale pour avoir invité quelqu'un sans son autorisation ? Ou est-ce qu'il avait finalement remarqué l’éraflure sur sa voiture ? « hammahd spaoiuam ttzzmappa.» Traduction de « Pour ta voiture, c'est pas moi. » Non, jamais je ne l'aurais prise sans ton autorisation et sans avoir le permis pour faire un petit tour...Grand sourire d'adolescent non coupable et je terminai d'avaler ce que j'avais dans la bouche. Ouf ! cela allait mieux.
Alastar B. Burns
I'M A WEREWOLF
date d'inscription : 05/05/2013 traces de pas : 260
Sujet: Re: never go back Mar 11 Juin - 19:32
Mes muscles en tremblaient encore. J’avais le sentiment que le presque inexistant contact physique que je venais d’avoir avec cet homme venait de déposer sur moi quelque chose de toxique. Un poison qui allait se répandre, d’abord en surface et puis de plus en plus profondément, au moins jusqu’à ce que je sois pris à la gorge. Alors je tremblais, parce que je ne réalisais pas tout à fait l’ampleur de ce qui était en train de se mettre en place ici bas et que j’étais encore en état de choc. Qu’est-ce qu’il allait faire ? Qu’est-ce qu’il avait déjà fait ? Pourquoi est-ce que je n’apprenais ça que maintenant ? Ce que je ressentais n’était pas de l’inquiétude, non, le mot n’était pas assez fort pour décrire le nœud qui compressait mon estomac depuis que ce professeur était entré dans mon champ de vision. Alors j’ai hurlé, oui, j’ai hurlé comme je le faisais rarement et ce n’était là que la preuve en elle-même de ma perte de contrôle sur la situation. Non seulement ça, mais aussi et surtout de l’angoisse qui s’était déjà frayé un chemin jusqu’au fin fond de mon cœur. J’avais déjà des problèmes de sommeil ces derniers temps, oui… mais là, je n’allais tout simplement plus pouvoir dormir tant que la menace ne serait pas écartée.
Finalement, Killian arriva devant moi du haut de toute son innocence et je n’attendis pas pour inspecter son allure générale d’un œil rapide, histoire de vérifier qu’il n’avait rien. C’était futile, ma raison savait très bien qu’aucun mal ne lui avait été fait, puis-ce qu’il se tenait là et ne semblait pas plus traumatisé que d’habitude, mais je ne pouvais juste pas m’en empêcher. Lui expliquer ce qui me faisait peur ? Impensable, mais les derniers mots de notre invité surprise résonnaient dans ma tête comme un écho sans fin. « Sait-il qu'il est né pour vous chasser ? » Non. Bien sûr que non… il ne savait rien et moi, je n’arrivais même plus à retenir mes pensées envahissantes à ce sujet. Je ne voulais pas le voir porter une arme, je ne voulais pas le voir pointer cette dernière sur un être vivant, je ne voulais pas visualiser ça et pourtant c’est exactement ce qui était en train de se passer, alors que l’adolescent articulait quelque chose d’incompréhensible. C’est moi qu’il avait dans le viseur. L’espace d’un instant, cette image se superposa à celle de mon frère et mon regard sévère se voila, alors qu’un léger silence venait de prendre place. Quinn. Il fallait que je le voie. Il fallait que je lui parle, peu importe les méchancetés qu’il pourrait me balancer à la figure. J’avais urgemment besoin de son avis et il était le seul adulte de qui Killian était aussi proche, alors je ne voyais pas d’autre personne désignée pour m'apporter de l’aide. Acte désespéré de ma part ? Peut-être. Je me débrouillais toujours pour gérer seul mes affaires et ne devoir des comptes à personne, mais là… c’était trop. Et j’avais ce mauvais pressentiment. Je n’étais pas assez stupide pour croire que les événements n’allaient pas tarder à s’emballer dans un effet boule de neige et si je ne prenais pas la bonne décision rapidement, les conséquences risquaient d’être dramatiques. Or, personne n’avait le droit de s’en prendre à mon enfant, pas même en pensées, mais je ne savais plus où me situer vis-à-vis de tout ça… car je ne savais pas quelle était la meilleure façon de le protéger au jour d’aujourd’hui. D’ailleurs vous avez sans doute bien compris que m’adapter à ses besoins était un pas que j’avais de la peine à franchir. Lui faire confiance… oui, je lui faisais confiance, mais si je l’autorisais à se défendre par lui-même, si je lui exposais les faits sur la véritable nature de Cahir et que j’acceptais son initiation à la chasse ou dieu sait quoi, je devais aussi accepter que s'il y avait un accident, je me sentirais toujours comme le fautif qui l'aurait « plongé là-dedans ». C’était déjà assez difficile de ramener la carcasse de mon jumeau chez lui lorsque je le retrouvais à moitié-mort dans la foret… mais Killian ? Vous pensez vraiment que j’étais prêt à devoir potentiellement enterrer mon propre fils à cause d’une attaque de loup-garou ?
Pourtant, la femme de Quinn ne serait peut-être pas décédée si elle avait su que la région était si dangereuse que ça. Peut-être que s’ils étaient au courant de tout, ils ne seraient pas sortit cette nuit là et peut-être que tout aurait été différent…
J’étais tellement las de voir la mort partout autour de moi et pour couronner le tout, l’histoire ne faisait que se répéter, encore en encore… mais aujourd’hui, il s’agissait mon garçon qui n’en n’était d’ailleurs plus un, puis-ce qu’il faisait déjà à peu près ma taille. Je n’étais pas spécialement grand, c’est vrai, mais ça faisait toujours bizarre quand on y repensait.
« Je ne veux pas… que tu laisses rentrer des étrangers ici. »
Reprends-toi, bon sang ! Je redressais rapidement la tête et retrouvais mon regard incisif pour quelques secondes, tout en serrant le poing dans la poche gauche de mon pantalon.
« Si tu veux un répétiteur, fine, c’est bien que t’aies décidé de remonter tes moyennes, mais j’aimerais bien être au courant de ça, vu que c’est visiblement pas toi qui va le payer, ET, je ne veux plus jamais voir ce type ici. Tu m’entends ? »
Un vague soupir m’échappa, puis je finis par prendre la direction du salon, tout en détaillant la pièce sur mon passage, histoire de m’assurer que cette vipère n’avait pas craché son venin où que ce soit. Dans la foulée, je lançais un coup d’œil à Killian qui n’allait pas s’en sortir aussi facilement. Paye-toi les frais de ma frustration, pour le coup.
« Qu’est-ce que vous avez fichu pour que ça te mette dans un état pareil en me voyant rentrer, damn… c’est la première fois qu’il vient ici ? »
Non, je ne voulais même pas connaitre les techniques de manipulation de cet homme envers mon fils, en fait.
Killian P. Burns
LOST INHABITANT
date d'inscription : 07/05/2013 traces de pas : 172
Sujet: Re: never go back Jeu 20 Juin - 11:56
Ce faisait bien longtemps maintenant que je n'écoutais plus mon père que part une oreille. Ces cries, ces réprimandes et ces ordres. C'est amusant comment on développe ce pouvoir hors du commun à l'âge ou on cherche désespérément son indépendance. En général, je le laissais parler et je hochais bêtement la tête comme l'enfant qui se jouait d'être sage. Car, c'est vrai que je n'avais pas l'apparence du garçon rebelle. Je ne trainais pas en blouson de cuir derrière le lycée pour fumer des joints, dépouiller les têtes d'ampoules et reculer le derrière de ces demoiselles. J'avais plutôt les traits de l'enfant sage typique. Car, il m'avait élevé ainsi. Bien me tenir, parler correctement, faire mes leçons, suivre des cours supplémentaires pour augmenter mon dossier d'inscription quand j'irais à la faculté. Est-ce qu'il sentait que j'étais à bout ? Que je bouillonnais maintenant à chaque fois qu'il ouvrait la bouche ? Mes lèvres se crispaient et j'avais cette boule au ventre qui me faisait aussitôt avaler d'une traite ce qui était bloqué au fond de ma gorge. Je plongeais dans son regard plein de reproche. Je ne voyais plus que cela à présent.
Pourtant, il n'avait pas toujours été ainsi, peut-être que je grandissais trop vite pour lui ? Car, nos relations étaient si idéales quand j'étais encore qu'un enfant. Je sentais bien que dans tout son être, il ne voulait pas que mon corps change (et mon esprit par la même occasion) Qu'est ce qu'il avait de si mal à grandir ? Est-ce qu'il me cachait quelque chose ? Je me demandais parfois s'il n'avait pas que quelqu'un cadavre dans son placard. Ne voyait-il pas que je ne disais rien, mais que je remarquais tout à fait ses retours si nocturnes. C'était une vieille maison, on entendait le moindre craquement. Je n'avais jamais posé de questions, mais un jour je le ferrais ou je chercherais à découvrir les choses par moi-même. Un jour...
« C'est pas un inconnu c'est mon professeur ! Quoi ? Il faut demander un visa maintenant pour poser un pied ici ? Tu ne trouves pas que tes règles sont déjà assez ch...» Je m’apprêtais à jurer, mais je mordais furieusement ma langue car si je me laissais aller avec Quinn. Je savais que je devais faire attention aux mots qui pourraient sortir de ma bouche ici. Mon père n'avait jamais apprécié le manque d'éducation. Je n'avais jamais reçu une gifle que je n'avais pas mérité, cependant ce n'est pas pour cela que je souhaitais une recevoir une aujourd'hui. « ...strictes ?»
Mon regard ne quittait pas le sien. Ce bleu électrique qui lui lançait comme des éclairs. Je n'étais plus le petit garçon qui baissait les yeux devant sa grosse voix. J'étais prêt au combat, au garde à vous. Toute ces confrontations devaient l'épuiser, moi elles ne me donnaient que plus de fougue. J'avais besoin de lui faire comprendre quelque chose ici. J'étais prêt à tous les affronts dans cette colère qui mit du rouge à mes joues et des soubresauts dans ma poitrine. Je pinçais mes lèvres devant ces paroles et je terminais par l'applaudir.
« Mais, quel père extraordinaire tu es. Tu es si généreux. Tu veux me payer un répétiteur ? Tu veux pas non plus me payer un prof à domicile comme cela je n'aurais plus aucun besoin de sortir de cette maison ? » Et, comme j'aimais en faire trop. Je reculais jusqu'au radiateur prêt de l'entrée et j'y posais mes poignets sans me brûler. « Non, mais j'ai mieux, papa. Tu n'as qu'à me menotter là. Tu passerais qu'une fois par jour me jeter à manger comme un loup en cage. Cela ne serait pas top ? Et, bah très bien, j'irais chez lui. »
Je le défiais, car il m'avait invité mais j'avais refusé. J'avais beau aimé mon professeur. Je n'avais pas perdu tout sens commun. Je n'allais pas me rendre chez un homme que je connaissais à peine. J'avais bien trop vu de film d'horreur pour cela. Et, dedans, cela finissait toujours mal pour le genre de jeune homme dans mon genre. Je quittais mon radiateur pour le suivre dans le salon. S'il était frustré, moi j'étais en colère et il fallait que cela sorte pour nous deux.
« On a fait quoi ? Humm...Laisse moi réfléchir. D'abord, on est allé dans ton bureau, je lui ai donné accès à tout tes comptes en banque. Bien sûr, après, je lui ai ouvert la cave. Tu sais celle où j'ai pas le droit de descendre ? Ah ?! Et, j'allais oublier. Pour finir, il m'a fait m'habiller en petite soubrette et j'ai du danser pour lui... »
Je pouvais continuer ainsi pendant des heures. Ma bouche parlait sans vraiment réfléchir. Je gesticulais et grimaçaient comme le petit diable que j'étais maintenant.
Alastar B. Burns
I'M A WEREWOLF
date d'inscription : 05/05/2013 traces de pas : 260
Sujet: Re: never go back Jeu 20 Juin - 13:32
Et voila. La guerre était à nouveau lancée et il n’avait pas fallut plus que quelques secondes de conversation pour attiser la colère de Killian. Non pas que je ne m’attendais pas à l’agacer avec mes réflexions, mais c’était toujours très désagréable de se faire défier par le regard ainsi que les paroles de son propre fils. Écoutant donc chacun de ses mots qui raisonnaient dans ma tête comme si l’on avait tiré au pistolet dans une pièce close, je finis par m’arrêter au milieu du salon et me retourner vers l’adolescent qui s’agitait activement près du radiateur. Son petit jeu m’énervais au plus haut point, mais je tâchais de rester impassible face à cette démonstration de provocation, bien que ma mâchoire se serra jusqu’à faire grincer mes dents. Respire, Al, respire… ma fatigue rendait le ton de voix de Killian insupportable à entendre et lorsqu’on additionnait ça au fait qu’il y avait ce prof malintentionné dans les alentours, chose qui tendait à me rendre dingue déjà maintenant… nausées. J’avais tout simplement envie de vomir et il me semblait que mon environnement s’était mit à tourner autour de moi.
Mais enfin ! Une telle manifestation de faiblesse était impensable pour l’image inébranlable que le fils d’Irvine Burns devait représenter aux yeux de toute la communauté ! Impensable pour lui de plier face à qui ou quoi que ce soit ! Allons, mais qu’il se reprenne immédiatement, c’était indigne de se laisser aller de la sorte, surtout en présence de son propre enfant. Nous ne vous avons pas élevé ainsi, Alastar. Levez la tête et faites ce que vous avez à faire.
Contrairement à ce que les instructions de mes voix intérieures attendaient de moi, j’avais fermé les yeux un instant et soupiré lourdement, ceci avant de me rendre compte que l'une de mes mains était fermement agrippée au fauteuil le plus proche, surement afin de soutenir mon corps frissonnant et instable sur mes jambes. Bon sang, j’avais l’impression de me comporter comme mon père lorsqu’il s’adressait à Quinn et ça me dégoûtait presque, parce que lui ne s’était pas montré injustement strict envers mon frère pour les mêmes raisons que je réprimais régulièrement mon fils. Là, tout de suite, je n’avais d’ailleurs pas envie qu’il assiste au coup de hache qui avait été donné à mon moral depuis que j'étais rentré à la maison. Il y avait trop de choses à gérer en ce moment, beaucoup trop, je ne voulais pas qu’il en devienne une de plus...
« C’est bon, Killian, c’est bon. »
Je lâchais finalement mon point d’appui pour venir m’asseoir sur le siège, posant ensuite mon front contre ma main, après m’être accoudé.
« Excuse-moi. »
Je ne suis même pas sûr de savoir ce que je lui disais, là, mais je voulais juste calmer le jeu et ce à tout prix. Se faire sous-entendre qu’on était un mauvais parent était quelque chose d’assez blessant, surtout lorsque ça venait directement de votre enfant et si j’étais certain que briser les secrets que je lui cachais pouvait nous réconcilier, eh bien vu l’état dans lequel je me trouvais en ce moment-même, je n’aurais pas réfléchi à deux fois avant de tout lui balancer. T’as perdu la tête, Al.
Mes yeux se reposèrent sur ceux du jeune homme avec autant de sincérité que de lassitude dans le regard.
Killian P. Burns
LOST INHABITANT
date d'inscription : 07/05/2013 traces de pas : 172
Sujet: Re: never go back Sam 22 Juin - 11:40
Si mon père pouvait attirer toute ma colère, comme l'épicentre d'un ouragan en plein expansion. Il était aussi le centre de toutes mes préoccupations. Nos disputes étaient un coup de sang. Nous n'avions peut-être pas le même lignage, mais je tenais plus de lui que je ne tiendrais de personne d'autre dans ma vie. Je l'aimais et cela même si je ne lui disais plus. J'étais arrivé à cet âge charnière où prononcer ces mots étaient une faiblesse. Car, on pense que tout est éternel et acquis. Que demain on ne pourra rien nous enlever. Mais, mon oeil capta ses premières faiblesses. J'étais emporté, mais mon ton se calma aussitôt.
Complétement hypnotisé de voir celui que je n'avais jamais vu faiblir commencer à agripper ce fauteuil. Mes sourcils formèrent cette vague d'inquiétude alors que je me mordillais les lèvres en attendant la suite. C'est que je n'avais jamais vu mon père malade de ma vie. Je suppose qu'il avait du l'être et que cela m'était passé inaperçu. Tout le monde est malade un jour ? Sauf les personnes qui ne sont pas humaines. Mais, même si je reprochais à mon père de ne pas l'être parfois, car il ne me laissait pas assez de liberté. Je m'inquiétais aussitôt de cette faiblesse dans son regard. Je ne voulais soudainement plus me battre et je faisais un pas vers lui en le voyant tombé dans le siège à côté de lui.
Je me sentais aussitôt coupable face à ses excuses. J'aurais du pourtant être content car il reconnaissait enfin ses tords. Je me posais délicatement sur l'accoudoir de son siège inoccupé par ses coudes et posais une main sur celle qui couvrait son front.
« Excusez-moi, aussi papa. J'ai pas à te parler comme ça ...»
J'étais las aussi de nos disputes et de nos querelles. Cela faisait tellement de temps que je le haïssais. J'en avais assez. Je voulais déposer les armes - au moins pour cette fois - sans savoir qui était le gagnant ou le perdant. Simplement retrouver cette complicité comme nous avions quand je n'étais qu'un enfant. Je voulais le considérer à nouveau comme l'homme le plus important de ma vie. Je me levais quelques instants pour me déplacer jusqu'à la cuisine. Je mouillais un linge et je revenais vers lui pour lui poser sur le front. J'appuyai calmement sur le linge humide en espérant que cela aille mieux. Je reprenais ma place que j'avais quitté et je restais à côté de lui. Je lui offrais cette minute de silence, sans cri et sans heurt.
« Papa ? ... »
Je penchais ma tête et la posais sur son épaule. J'avais besoin de lui poser la question. J'avais besoin surtout d'être rassuré.
« Tu m'aimerais toujours si j'étais différent ? »
Je tournais mon regard vers lui. Réalisant que c'est ce qui me faisait le plus peur. Il était impossible de continuer de vivre s'il me reniait car j'aurais préféré les garçons.
Alastar B. Burns
I'M A WEREWOLF
date d'inscription : 05/05/2013 traces de pas : 260
Sujet: Re: never go back Mer 26 Juin - 16:32
Le changement subit de comportement chez Killian me fit penser à ces moments où son oncle agissait de la même façon que lui lorsqu’il se rendait compte qu’il avait dépassé une limite avec moi et honnêtement, je me demandais si dans le fond, je ne méritais pas tout ça. Cette hostilité derrière laquelle ils terraient, tous les deux, malgré le fait qu’ils étaient quand même attachés à moi, mais une hostilité bien présente quand même. Je la méritais, non ? J’étais habitué, depuis longtemps, maintenant, à ne pas me faire apprécier, que ce soit par jalousie chez les uns ou par sentiment d’injustice face à mon autorité chez les autres, cependant…. Sans mes proches, je crois que je deviendrais fou. Sans attaches, je n’aurais pas envie de rester là. J’avais perdu trop de choses, laissé échapper trop de vies, échoué là où j’aurais dû réussir et plus le temps passait, plus je haïssais cette chose qui me collait à la peau depuis maintenant une vingtaine d’années et qui m’avait causé tellement plus de problèmes qu’elle m’avait apporté des avantages. C’était une malédiction, mais je ne l’avais pas méritée, ça non… et Dieu sait ce que j’aurais pu donner pour rester un mec normal, avec sa vie normale, ses vacances normales… donner une éducation normale au gamin et lui offrir une présence féminine à la maison. Quinn avait raison. Aujourd’hui, on en était réduits à lutter pour ne pas s’entretuer, mais ça aurait pu être différent. Ca aurait dû être différent. On ne pouvait plus se regarder dans les yeux sans qu’il y ait une confrontation qui s’en suive et surtout, on ne pouvait pas combler le vide qui nous rongeait petit à petit l’un comme l’autre. Pourtant, il n’avait pas quitté Cahir alors qu’il aurait pu le faire depuis longtemps et moi, je continuais à veiller à ce qu’il reste en vie. À quoi bon, dans le fond ? Rester pour rester, sans réel but ? Est-ce qu’on n’était pas simplement en attente de quelque chose de mieux, tous les deux ? « Peut-être qu’un jour, ça changera... peut-être qu’un jour, ça ira. En attendant, tiens le coup. » Nous étions aussi malheureux l’un que l’autre mais l’exprimions différemment et si je n’avais pas eu mon fils pour m’obliger à garder la tête hors de l’eau, je ne sais pas où j’en serais, tout comme je ne sais pas où mon frère en serait. Surement alignés à côté de nos parents, six pieds sous terre. Killian venait de disparaître à la cuisine lorsqu’une sorte de déclic s’était fait dans ma tête en le voyant s’éloigner : c’était lui. C’était parce qu’il existait qu’on n’avait pas encore rendu les armes.
J’avais des excuses à faire à ce jeune homme, non seulement car j’étais conscient que je décompensais tout ce j’avais perdu en me montrant anormalement possessif avec lui et que ça lui pourrissait sans doute la vie, mais aussi et surtout car j’avais mis un temps fou à réaliser ce qu’il représentait dans cette famille. Si on était en train de mourir de l’intérieur à force d’être ensevelis par des regrets et des blessures qui ne faisaient que s’accumuler, il ne demandait, pour sa part, qu’à vivre. Ca se voyait dans ses yeux, dans ses gestes, même dans sa façon de respirer et c’est parce que j’avais peur que tout ça s’évanouisse que je le freinais dans son développement. Si je continuais sur cette lancée, il allait s’en aller dès qu’il en aurait l’occasion, comme l’avait fait mon frangin à cause de nos parents. Il fallait que j’arrête. J’entendais d’ailleurs la voix de ma belle-sœur me le dire et croyez-moi, cette femme, on ne pouvait que l’écouter.
Lorsque Killian revint avec une serviette, un léger sourire s’afficha sur mes lèvres et je le remerciais brièvement sans oser vraiment poser mon regard sur lui alors qu’il se trouvait juste à côté de moi. Je réfléchissais à ce que j’allais dire, mais il fut le premier à briser le silence avec une question qui attira mon attention aussitôt. Je haussais un sourcil, puis l’autre, un peu pris au dépourvu et aussi légèrement inquiet –pour changer– . « Qu’est-ce que tu veux dire par là ? » Prenant une inspiration, je me tournais dans sa direction et me redressais un peu pour lui faire face comme il se doit, mais ne lui laissais pas le temps de répondre, car je n’avais pas terminé mon tour de parole. C’était peut-être le moment de faire preuve d’un peu de courage et d’amorcer une conversation plus… sérieuse. « Killian. Aussi différent que tu puisses te sentir en ce moment-même, je peux t’assurer que ce n’est rien en comparaison de ce qui en est vraiment à ton sujet. » Je tâchais de soutenir son regard, mais c’était difficile car maintenant que j’avais lâché ça, j’allais devoir me justifier… raison pour laquelle mes yeux pointèrent vers le bas très rapidement. « Qui que tu sois maintenant ou qui que tu deviennes à l’avenir… je t’aimerais de la même façon, même si tu fais des choix qui ne seraient pas ceux que j’aurais fais à ta place. Tu es mon fils avant d’être quelqu'un d’autre. » Je déglutis et finis par retirer la serviette de mon front, avant de poser une main sur l’un des genoux de l’adolescent. « Quand il a eu dix-huit ans, ton oncle a mit les voiles d’ici parce qu’il étouffait… disons qu’on n’a pas eu les meilleurs parents au monde. Ils avaient une idée bien précise du chemin que leurs enfants devaient prendre et si tu ne correspondais pas aux exigences, c’était fichu pour ta réputation et l’image que les autres avaient de toi. Ils en attendaient beaucoup… beaucoup de nous et c’était assez difficile d’avoir cette pression constante sur les épaules. Je sais ce que c’est que d’avoir peur de décevoir, je suis passé par là aussi… mais toi… la seule chose que j’attends de toi, c’est que tu puisses définir l’homme que tu veux être. Si comme tu me le dis, tu pourrais éventuellement être "différent" de ce que je vois… alors c’est que j’ai réussi mon travail. » Un temps. Ça me faisait mal rien que d’y penser, mais si un intrus avait pu entrer ici sans même que Killian ne réagisse, c’est que je devais lâcher ce frein à main que je tenais fermement pour lui permettre de se faire sa propre vision du monde et de se créer ses propres défenses. Avec tout ce que je venais de lui dire là, j’étais obligé de lâcher du leste pour rester cohérent. Au moins un peu… « Je crois que j'ai plus vraiment le choix... tu as besoin de t'affirmer et moi je n'ai pas envie de te faire fuir d'ici, alors on va changer les règles de la maison… »
Voila. Maintenant, j’avais besoin d’un verre de scotch pour oublier tout ce que je venais de dire et tout ce que ça allait impliquer à partir de maintenant – je crois que mon expression faciale traduisait d’ailleurs très bien le coût émotionnel de ce speech… mais au moins, un pas avait été franchi, je crois. Et même si ça allait être dur de faire la transition, je n'avais qu'une parole. So, never go back. Je ne voulais pas perdre mon fils pour de bon et je sentais que lui aussi désirait se rattacher au fin lien qui nous unissait encore, alors, la question qui n'avait pas été posée depuis bien longtemps émergea enfin. J'aurais préféré attendre ses dix huit ans, mais il m'avait suffisamment fait comprendre que son désir d'autonomie dépassait tout le reste.
« Qu'est-ce que tu voudrais ? »
Je n'avais encore jamais lancé la balle dans son camp de la sorte et honnêtement, je me demandais s'il allait savoir quoi en faire. C'était le moment que je me réveille un peu, right ? Et puis je devais le remercier pour ce qu'il m'avait apporté toutes ces années, consciemment ou pas... c'était... j'avais l'impression de faire juste, avec lui. Pour une fois. Et ce sentiment me faisait du bien, quelque part.
Killian P. Burns
LOST INHABITANT
date d'inscription : 07/05/2013 traces de pas : 172
Sujet: Re: never go back Jeu 27 Juin - 10:58
Sa question me frappa comme un éclair dans ce ciel d'orage des premiers jours d'été. Il voulait savoir ce que je voulais dire par là. Mon cœur se resserra et je sentis comme un coup de poing au centre de mon torse pourtant si fragile d'habitude. Mes quelques muscles autour de ma mâchoire se contractèrent et je mordis avec avidité mes joues jusqu'à sentir ce goût acre se mêler à ma salive. Je réalisais que cette réponse que je cherchais depuis des mois se trouvait au bord de mes lèvres rouge carmin. Cette réponse que je mourrais d'enfin libérer de sa cage. Ce besoin de prononcer cette différence pour enfin occire le dragon de mes peurs. J'étais prêt. C'était le moment !Cependant, il me coupa dans mon élan et je terminais par déglutir comme une voiture de sport qui venait de faire un raté. Mon père me parlait et nous avions pour la première fois depuis des semaines une vraie conversation. J'en étais sous le choc, incapable de prononcer un mot, mais tout à fait disposer à écouter les siens. Je soutenais son regard et commença à m'attendrir de cette main sur mon genoux. C'est fou comme ces démonstrations de tendresse m'avait manqué. Je le laissais m'avouer ces choses que j'avais tellement voulu entendre, ma main venant chasser les quelques gouttelettes d'eau abandonnées sur son front.
Je pris une grande respiration, essayant de retenir mes larmes face à ce trop-plein d'émotions qui m'assaillaient de toute part. Je voulais lui sauter au cou, le remercier, l'embrasser, mais avant je devais mettre moi aussi de mots sur ce que n'arrivais plus à lui dire. Reprendre le contact. Renouer avec celui qui serait le seul Homme que j'aimerais jusqu'à ma mort et cela même si nous n'avions pas le même sang. « Je sais que ça été difficile avec vos parents. Quinn m'en a parlé...Et, je sais que tu veux mon bien. Je le pense. Mais, j'ai plus huit-ans, tu sais. Je dis pas que j'ai besoin que tu me laisses faire tout et n'importe quoi. C'est bête, mais j'ai besoin de savoir que tu veuilles sur moi. Je râle, mais je sais que c'est ta manière de m'aimer et si tu t'arrêtais demain, j'en serais triste car je serais que quelque chose s'est cassé entre nous. » Je repris mon souffle et continua d'abandonner ma main sur son front, caressant ses cheveux, doucement et avec beaucoup d'amour. « Mais, sache, que quoi que je deviendrais...et malgré mes "différences". Je deviendrais quelqu'un donc tu pourras être fier car tu m'as élevé et tu as fait de moi quelqu'un de bien. J'ai la tête sur les épaules. Je ne ferrais rien d’inconsidéré ou qui pourrait mettre ma vie en danger. Tu as fais du bon travail et je t'aime pour ça. » Je terminais en glissant une mèche de ces cheveux blonds derrière son oreille.
Je me levais comme si toutes ces années ensemble pouvait nous faire nous comprendre sans parler. Je sentais qu'il avait besoin de soufflé, même peut-être un verre ? Je dois dire que moi aussi, peut être pas de l'alcool mais j'avais la gorge aride. J'avais tellement pas l'habitude de ces épanchements. Mais, un cap venait d'être franchi et quand il me posa cette fameuse question : " qu'est ce que je voudrais " Je m'arrêtais dans mon élan à quelques pas du bar, ma main qui tenait déjà un verre pour lui servir son meilleur whisky.
J'étais pris de court. Mon visage montra ma surprise. Qu'est ce que je voulais ? Quelque chose de simple. Quelque chose que je n'aurais aucun mal à lui demander. « Je voudrais qu'on sorte, papa. Qu'on sorte de ce décor lourd et déprimant. » Je reposais le verre sur le comptoir et je venais m'agenouiller devant lui pour lui prendre les mains. « Une petite virée entre père et fils. Pas forcément quelque chose de dangereux. On pourrait aller au Pub. Je prendrais un coca et toi une pinte. Je te laisserais mater les jolies demoiselles. Tu pourrais m'apprendre à draguer ? » Je pinçais mes lèvres avec malice, essayant de retrouver cette complicité d’antan.« Et, tu pourras me laisser siroter deux trois gorgées de ta bière en cachette par exemple ? »
Je me relevais avec enthousiasme, espérant que son malaise passerait rapidement. Mes yeux montraient toute mon envie de faire quelque chose avec lui, n'importe quoi. Sans, bien sûr, brûler les étapes, je n'allais pas lui demander de m'emmener dans un peep-show, une boite à strip-tease ou en....boite gay....