c'est le récit d'la forêt uesh.
FORGET THIS STORY LIFE, IT SUCKS.
Une chaleur environnante surplombait la ville de Cahir. Louella errait des rues obscures avec Emeleen. Rien ne semblait pouvoir effrayer ces deux rebelles au cœur tendre, riant à pleins poumons de choses futiles. Elles étaient comme ça, s'amusaient d'un rien, d'une ineptie, d'un simple détail auquel personne n'aurait prêté attention. Vêtue d'une légère robe noire recouvrant la moitié de ses cuisses et dessinant ses courbes avec une perfection peu commune, Lou s'était taillé un chignon sur la tête, délaissant quelques mèches brunes sur son visage. Emmy, quant à elle, avait enfilé un short en jean, un fin t-shirt surplombé d'une veste en jean sans manche. Elles étaient parées toutes les deux. À quoi ? À se déhancher dans un vieux pub dans lequel des amis les attendaient. Leurs talons claquaient sur le sol en béton. Elles discutaient. Elles vivaient une vie d'ado normale que rien ne semblait pouvoir troubler. Un cri perça ce silence éloquent. Un cri féminin qui réveilla les endroits alentours, tirant de nombreux inconnus de leur sommeil. «
Qu'est-ce que c'est que ça ? » Demanda Louella. Elle était inquiète, s'interrogeant quant à la nature de ce cri meurtrier torturant encore ses tympans. Les battements de son cœur s'étaient accélérés. Elle paniquait comme une petite fille de sept ans. Emeleen arqua un sourcil devant sa réaction affolée, lâchant un rire des plus anodins pour la rassurer. Mais elle-même ne semblait pas tranquille. «
Juste des gosses qui rigolent. » Lui répondit-elle sur un air apaisé. Mais aussitôt dit que des sirènes réveillèrent tout le quartier, alors que certaines personnes commençaient à affluer en direction du lieu. Elles se décidèrent à les suivre, se tenant fermement la main. Le trajet ne dura pas plus de cinq minutes. Les deux adolescentes arrivèrent sur les lieux d'un crime étrange, là où une femme s'était faite mutiler par une bête bien étrange. Son corps comportait des morsures et des traces de griffes immondes. Du sang avait envahi la route et coulé jusqu'au bord du trottoir. Louella eût pour réflexe de tourner immédiatement la tête, portant sa main devant sa bouche. Elle se réfugia dans les bras d'Emeleen, elle-même dégoûtée par ce qu'elle venait de voir. Une larme perla au coin de l’œil de la brune. «
Des gosses, hein ? » Lui dit-elle. «
C'est affreux... Mais qui a bien pu lui faire ça ? » Bonne question à laquelle aucun habitant de Cahir n'avait la réponse. Ou peut-être que si. Un policier s'approcha de la foule présente, donnant des ordres très strictes, tandis que le lieutenant se racla la gorge, près à prendre la parole. «
Ne vous inquiétez pas ! Il s'agit certainement d'une bête sauvage que nous allons très vite capturer. »
Les images de cette femme, de ces morsures, de ces traces, de ce sang, de l'atmosphère pesante et inquiétant restèrent dans l'esprit de Louella depuis ce jour-là. Elle n'oublia pas la peur au ventre qu'elle ressentit durant cette soirée de pleine lune, alors qu'elle était, un peu plus tôt, prête à faire la fête. Candide et naïve, Lou s'est repassé le film en boucle pendant deux semaines, alors qu'elle devînt insomniaque, laissant constamment la lumière allumée. Le moindre bruit suspect la fit sursauter. Alors qu'un flash spécial déclara qu'un puma avait été attrapé dans la forêt de Cahir, ce qui mettait fin à ses attaques et à ses cadavres, elle fût comme soulagée et tenta de reprendre une vie normale.
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Ça fait près de deux ans que j'ai cette boule au ventre constamment en moi. J'ai peur. Je suis terrifiée. Et par dessus tout, je ne suis pas même sûre de savoir gérer ma propre vie. Le meurtre de cette jeune femme n'a jamais plus quitté mon esprit depuis ce fameux soir, bien qu'il soit pourtant clair que le lieutenant à évincer le véritable tueur. Un puma. Qu'est-ce qu'un puma ficha à Cahir ? Je n'en sais rien. Mais peu importe à présent, il n'est plus là. Je peux recommencer à vivre. J'ai recommencé à vivre. Me découvrant une bisexualité enfouie depuis des années. Ma vie est un enfer. Je dégringole d'un conte de fée, me heurtant à des parois rocheuses douloureuses. Ma vie est un bordel. J'en perds le véritable sens. Je ne sais pas ce qu'il se passe. On dit que des choses étranges se produisent dans la ville, mais je crois que les habitants de Cahir ont toujours été bizarres, et que l'un d'entre eux les plus que tous les autres.
burnt by night.
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