Je reposais d'un geste ferme et énervé mon portable sur la table du salon. Occupé. Toujours la même tonalité insupportable. Bip. Bip. Bip...pourquoi ne décrochait-il pas ? J'aurais eu fait d'avoir ma réponse en ouvrant ma porte et en marchant jusqu'à la demeure narcissique et imposante des Burns, mais je ne pouvais pas me le permettre. Je ne savais pas si Alastar était là-bas, et encore je n'y accordais pas trop d'importance. Mais il y avait autre chose. Et si Killian avait repris ses esprits ? Si finalement, tout ça, moi, lui, ça ne lui plaisait plus ? Et si je lui faisais peur ? Moi le médecin urgentiste qui avait osé remuer son petit coeur et son petit corps ? L'Alpha qui a osé lorgner sur la brebis, le fils de l'ennemi. Un ennemi parmi d'autre. Tant d'autres. Alastar. Je voulais pouvoir l'apprécier. J'aurais aimé. Mais son attitude, sa façon de vouloir faire la paix avec tout le monde, de crier aux méthodes pacifistes. Ces méthodes ne marchaient pas. Elles avaient tués des dizaines de loups, des dizaines de chasseurs, des dizaines d'humains innocents et moins innocents. C'était se jeter tête la première dans la tombe.

Je passais une main sur mon visage et me laissait tomber sur mon lit. Le matelas s’affaissa une deuxième fois lorsque le chien sauta sur ce dernier. Je venais gratter le dos du clébard qui me lécha affectueusement le visage. Brave bête. Je passais une main sur ma joue pour en ôter la salive canine et me relevais alors que je tapais dans mes mains pour qu'Olive, le chien, me suive dans la salle de bain. Je fis couler l'eau, fermais le robinet une fois la baignoire remplis à moitié et fis signe à Olive de rentrer dedans. Il s'assit et me regarda avec ses gros yeux de croisé berger allemand beauceron. "Allez, rentres dedans." lui fis-je à nouveau. Il gémis et je laissais tomber mes bras en roulant des yeux. "Ne commences pas, sinon ça va mal aller." il n'obtempéra toujours pas et je restais deux minutes à le dévisager avant de pointer violemment la baignoire et en lui disant d'un ton menaçant, les pupilles rougeoyantes "Dans la baignoire !" en deux secondes, il se retrouva à l'intérieur. Je me mis à genoux et commençais à le laver. "tu sais très bien que je n'aime pas faire ça avec toi..." murmurais-je à son attention. Il bougea ses oreilles et me regarda. Je déposais un baiser sur son museau. Olive. Ou la seule personne sur cette terre qui ne me jugera pas, qui ne me reniera pas, qui ne se barrera pas à la moindre difficulté.

Il sorti de la baignoire, se secoua dans tout les sens et je me pris de l'eau sur le jean. Je soupirais et sorti une serviette que je passais sur son dos, ses pattes et son visage. Il était hors de question qu'il me dégueulasse toute la maison avec ses pattes trempées. Surtout si Flann devait venir. Non pas que je devais être irréprochable pour la jeune femme, mais je ne tenais pas à lui donner en spectacle son alpha courant derrière un simple chien avec une serviette à la main. Ca serait légèrement gênant. "Ho le vieux, c'est comme ça qu'on accueille une invitée de marque telle que moi ?" Olive leva la tête, laissa pendre sa langue et sortie de la salle de bain vitesse rapide. J'avais senti Flann, lorsqu'elle rentra dans la maison. Une maison qui lui était familière car QG de notre meute. J'avais pris sur moi le jour où j'avais accepté que la plupart de mes betas viennent passer un peu de temps à la maison. Puis j'avais décidé d'en faire notre lieu de rencontre, de réunion.

J'entendais Olive faire la fête à Flann alors que je descendais les escaliers doucement. Lorsque la jeune femme apparut dans mon champ de vision je lui lançais amicalement "excusez-moi madame la duchesse, je prenais soin de nettoyer votre fidèle compagnon de conquête." j'improvisais une petite courbette dans un sourire. Flann. J'étais très proche d'elle, je l'aimais beaucoup. Elle était pour moi la petite soeur que je n'aurais jamais eu. Je m'étais jurer de prendre soin d'elle au péril de ma vie. Et avec ce qui se profilait à l'horizon, sa sécurité était bien plus qu'une priorité. Elle m'était aussi essentielle que pouvait commencer à l'être Killian. Je m'avançais et pris Flann dans mes bras, savourant son odeur. Depuis la cérémonie, nous ne nous étions plus revus. Le dernier souvenir que j'avais d'elle, c'était cette figure lupine apeuré que j'avais prié de se sauver, de tuer quiconque tenterait de l'en empêcher. Je relâchais la jeune louve et laissait tomber mon regard sur le sac à ses pieds. "bien, j'avais prévu de commander des pizzas de toute façon." je prenais alors son sac avant de le poser sur le canapé du salon. Je me retournais vers Flann "Je suis content que tu ailles bien." Du moins en apparence. Je ne connaissais que trop bien l'influence morale que pouvait avoir un évènement comme celui s'étant produit lors de la cérémonie.

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