c'est le récit d'la forêt uesh.
PILE OU FACE?
Année 2013, Cahir (forêt);Je tremblais, allongé dans la boue humide, suintant d’un sang poisseux.
Mon sang. Je peinais à respirer. Et cette pluie qui n’en finissait de s’abattre sur la région ! Que faisais-je ici ? J’avais mal…mes jambes, mes bras…tout mon corps tremblait sous la douleur. Ah oui, les loups… Ces foutues boules de poils ! Trop nombreuses, tombé dans un piège !
Comme un bleu. Pourquoi étais-je encore en vie ? Ne faisant aucun effort pour me relever, je restais affalé à même le sol, à moitié agonisant, ballottant aux frontières de l’inconscience. Soudain, deux chaussures en cuir moulu légèrement salies par la boue vinrent s’échouer à quelques centimètres de mon visage. «
Quinn… » Merde, cette voix ! Ecumant de rage, les faits surgissent alors telle une fontaine jaillissante. ‘IL’ était venu me tirer de ce piège. Dieu que je le haïssais. Pour tout ce qu’il était, pour tout ce qu’il faisait…
comme m’empêcher de mourir. «
Il est encore trop tôt… » Ces mots résonnèrent tels des échos déchirants dans mon âme avant que l’inconscience ne m’emporte de son fléau dévastateur.
Année 1989, Cahir (manoir familial);«
Quinn, souris un peu ! »susurrait la voix acerbe de ma mère derrière moi. Cette critique m’arracha brutalement à mes rêvasseries pour me ramener à une réalité clinquante et dorée.
La salle de réception ! Tout autour de moi, des gens se pavanaient fièrement. Couples ou solitaires égarés, tous étaient habillés chiquement pour cette soirée festive. Mais que festoyaient-ils ?
Une ânerie coutumière . Dépensés encore et toujours pour apparaître plus beau que l’autre. La famille Burns rayonnait dans l’art de déployer ses atouts. Croulant sous l’argent, c’était à se demander comment était-ce seulement possible. Rien de plus simple : héritage familial en plus du boulot de mes parents. Je jetais un regard à ma mère et m’efforçait de sourire.
Fais chier…. «
Prends un peu exemple sur ton frère ! »
Mais tagueule!. Pas chiante celle-là! Mon frère? Il est où d'ailleurs ce bourriquet...Ah, près du banquet! Alastar, lui, semblait être dans son élément à en juger par la façon dont il abordait les plus belles filles de la salle. Et moi, en vilain petit canard que j’étais, j’avais l’impression d’étouffer.
Pourquoi étais-je ici ? Est-ce ma cravate qui était trop serrée ? Ou la chaleur étouffante des lieux ? Sans prêter attention aux remarques de ma mère, je m’enfuis avec discrétion de cette rencontre entre dindons de la farce. Les boyaux de la nuit m’accueillirent de leur souffle tiède. Derrière moi, musique et jacasseries résonnaient tels des échos lointains à mesure que je m’éloignais du manoir familial pour m’enfoncer dans la gueule nocturne.
Oh nuit… Année 1991, Cahir (jardin);«
Paraît que t’as encore mis père et mère en pétard… » Alastar venait d’apparaître au coin de l’étang où j’avais trouvé refuge depuis un temps inestimable, fuyant comme la peste les jérémiades de mes vieux. Un besoin irrépressible Sur le visage de mon jumeau, une expression mi curieuse, mi inquiète flottait sur ses traits. Je grimaçai. «
m’suis chopé un colle par Hassin, il a téléphoné à la maison pour en informer les parents.. » Il me regardait d’un air pensif. «
Tu aurais pu me dénoncer…au final, tu as mis la faute sur toi alors que tu étais juste de passage… » Comme d’habitude…toujours à remettre les erreurs de mon jumeau sur mon ardoise, comme si mon envie de protection me poussait à me jeter tête baissée. Au final, c’est moi qui passais pour le gamin de merde aux yeux des adultes. «
Ca m’est égal d’en prendre pour mon grade…mais essaye d’être plus discret à l’avenir… » soupirai-je en détournant mon regard bleuté vers l’étendue visqueuse de l’étang. Une grenouille était perchée sur une feuille flottante et me scrutait de ses yeux globuleux. Croissement apaisant, je me laissais bercer par cette mélodie gutturale. Une odeur cendrée me chatouilla les narines, je souris. «
Cigarette ? » Je pris le petit bâton blanc allumé qu’il me tendait. «
Thank’ »soupirai-je d’une voix endormie alors que l’arôme du tabac enrobait mon âme de sa langue grisonnante. Aux côtés d’Alastar, loin du luxe aveuglant, je me sentais bien.
Mais pour combien de temps encore ? Année 1993, à travers le monde ;L’odeur iodée de l’océan m’inondait l’âme d’une incommensurable quiétude. Qu’est-je j’étais bien, alors perché sur le mat d’un bateau, à contempler les étendues d’eaux salées s’étirer à perte de vue, miroitant de mille feux sous le safrané soleil. Au cœur de l’océan indien, loin de ma patrie. Depuis quant étais-je partit ? Un an ? Peut-être un an et demi même ! Le temps s’écoulait inlassablement et chaque jour depuis cette fugue m’offrait un instant d’évasion.
Un sentiment de liberté. Pourtant, plus les jours m’éloignaient de mon passé, et plus l’amertume me rongeait l’âme. Culpabilité ? Remords ? Le visage de mon jumeau flottait avec une singulière tristesse dans mon âme depuis mon départ précipité un an et demi plus tôt. Une fugue soudaine et pourtant si mûrement réfléchie depuis quelques années. J’avais finalement craqué. Comme l’oiseau en cage, je m’étais envolé au cœur de l’immensité inconnue, loin du nid familial devenu trop oppressant à mon goût. Devoir, obligation, odeur de bourgeoisie suintant l’hypocrisie. Le simple souvenir m’en étourdissait l’âme ! Plongée de ce tourbillon de pensées colorées, la voix du capitaine me fit sursauter. «
Hey mon p’tit gars, le bouillon est prêt ! »criait le vieil homme de sa voix rauque mais perçante quelques mètres plus bas. Campé entre cordes et mât, j’acquiesçai d’un hochement de tête au vieux bonhomme qui avait accepté de me laisser monter à son bord pour rejoindre les îles Philippines. D’un bond souple, j’atterris sur le pont et rejoignis l’équipage dans la cuisine. Un bol fumant et depuis lequel s’échappait une délicieuse odeur me faisait presque baver. «
’lors mon gaillard, t’apprécies le voyage ? » J’acquiesçai d’un sourire et avalait une première gorgée. Le bouillon me brûla littéralement la langue et je dus réprimer une grimace de douleur, sous le rire de mes compagnons. «
Pourquoi tu vas te taper si loin d’chez toi ? » Pourquoi ? Je le regardai, songeur et muet l’espace de quelques secondes piquer du bec dans mon bol. «
Liberté, épanouissement…besoin de nouveaux horizons »murmurai-je d’une voix fatiguée. Et l’image d’Alastar continuait de nimber mon esprit d’un sentiment de culpabilité.
Le voyage touchait bientôt à sa fin…Année 1994, (manoir familial) ;«
Comme convenu par monsieur Quinns, vous hériterez de l’entièreté de la fortune de vos parents puisqu’il renonce à ses droits d’héritage. »acheva le notaire familial d’une voix calme, presque platonique. Je jetai un coup d’œil amer à mon frère assis sur une chaise voisine. Il était à côté de moi, à même pas un mètre et pourtant, j’avais l’impression que ma fugue de deux années avait incroyablement élargi le fossé. Une telle distance nous séparait à présent. J’escomptais un retour certes peu chaleureux, mais j’étais loin d’imaginer qu’une terrible nouvelle m’accueillerait aux portes du manoir. Quelques mois plus tôt, alors que j’étais sur le chemin du retour à bord d’un voilier, père et mère furent assassinés. Bien que j’ai rarement été en bons termes avec eux, ils m’avaient éduqués et m’avaient protégés des maux de la vie. La nouvelle m’avait ébranlée jusque dans les tréfonds de mon âme. J’imaginai sans peine la douleur qu’avait du ressentir mon jumeau à affronter cela seul. A devoir enterrer les parents en mon absence. Ce fait s’ajoutait sur la longue liste de mes erreurs commises, celles qui n’ont pas laissé Alastar indifférent.
Egoïste que j’étais…. J’étais partit sans un mot, même pas une info’ laissée à mon jumeau, alors je pouvais comprendre son désarroi….que dis-je, sa fureur ! Aujourd’hui, je subissais les conséquences de cette décision immature et n’osais faire le premier pas pour m’excuser. La peur ?
La fierté, le seul attrait de famille dont j’ai hérité… Ce voyage en valait-il vraiment la peine ? Oh oui ! Je ne regrette pas d’avoir laissé mon quotidien de petit riche derrière moi pour croquer à pleines dents à l’aventure en vivant au jour le jour avec peu d’argent. Avec seulement ma personnalité pour m’attirer la sympathie de maints inconnus prêt à m’emmener plus loin de ma patrie. Je ne regrette pas ce voyage, mais j’ai quelques remords quand à la manière dont j’ai brutalement tourné le dos à ma famille. Aujourd’hui, mes parents étaient morts et mon frère m’en voulait.
Quelle diablerie…Année 1999, Cahir (Vogue Merry);BAM BAM, VSS VSS, ZZ ZZ, oh doux bruits du bricolage. Les senteurs de bois sciés, de colle artisanale étalée et de peinture fraîchement appliquée enrobaient la salle d’une odeur qui m’animait d’une énergie nouvelle. J’ai toujours aimé les travaux manuels et ce, depuis toujours, contrairement à mon frère qui était de loin plus à l’aise avec le papier. Contrat, assurance, lecture, tout ce qui me mettaient royalement en horreur ! Humectant mes lèvres sèches du bout de ma langue, me frottant les yeux d’un revers de main, je peignai les planches du plafond d’une couche de peinture protectrice avec amour et minutie. Le Vogue Merry retrouvait peu à peu de sa superbe d'antan. Abandonné à la mort de son propriétaire et fermé depuis plus de dix ans, j'avais entrepris de le rénover ces deux dernières années. Avec mes modestes moyens, la rénovation prenait du temps mais j'escomptais l'ouvrir l'année prochaine et quitter ainsi le garage de la ville dans lequel je travaillais pour payer mon loyer et ma bouffe. Telle la prunelle de mes yeux, j'en prends soin avec une extrême délicatesse. Aujourd'hui, j'étais attelé à renouveler une couche du plafond et à changer la forme des piliers. Tellement concentré à la tâche que j’en vins à sursauter comme une pucelle effarouchée lorsqu’une voix m’interpella avec soudaineté. «
Excusez moi ? » GYA ! Sursaut, mouvement de jambes accessoire et ce fut la chute assurée puisque j’étais campé au sommet d’un escabeau. Enfin, ça s’était avant ma chute. A présent étalé entre planches et outils à même le sol, toussant et crachant la poussière du sol soulevée par ma chute et occasionnellement annihilée par une stupide et grande goulée d’air, je levais un regard mi curieux, mi énervé vers l’intrus. Oh plutôt intruse… Ma respiration en fut coupée.
Si belle…«
Ah ! Je m’excuse d’avoir surgie sans prévenir, vous allez bien ? »poursuivait la jeune femme aux longs cheveux roux d’une voix soucieuse. Ma conscience me dictait de lui répondre poliment, mais mes lèvres demeuraient figées sous le choc. Je n’arrivai pas à me défaire de cette vision enchanteresse. Elle me sourit d’un air curieux, sûrement en train de se demander pourquoi je tirai une tête de bouffon. Oh, j’ai connu bon nombre d’amourettes par le passé. Des amours d’adolescent, des amours de vacances…mais jamais rien de bien sérieux. Et là, le cœur enchaîné à un destin capricieux, j’étais littéralement tombé sous le charme de cette inconnue.
Coup de foudre ?Année 1996-2007, Cahir Saoirse apporta un changement radical dans ma vie. En quelque sens, elle redonna un souffle coloré à ce quotidien tendu et sombrement platonique. Lumière dans ma vie parsemée d’ombres, elle fut le principal catalyseur d’une bonne entente retrouvée entre moi et mon jumeau. Saoirse Grey, originaire d’un petit patelin du Sud de l’Irelande, était une artiste sans attache. Vagabonde chérissant une vie nomade, sa vie prit un nouveau tournant en me rencontrant. Je ne suis pas du genre à croire au coup de foudre, mais j’ose peine à croire qu’il s’agisse d’autre chose. Mon cœur entrelacé au sien. Blanc et noir, soleil et lune, calme et tempête, nous étions fais pour nous rencontrer. Elle décida d’abandonner sa vie de nomade pour rester auprès de moi et m’aider dans la rénovation du Vogue Merry. Je ne puis vous cacher l’empreinte indélébile qu’elle laissa au bar. Ses peintures, ses décorations exotiques. Et à ses côtés, nous ouvrîmes le bar du centre ville quelques mois plus tard. Le Vogue Merry, de sa décoration ancienne et exotique d’où s’exprimait une ambiance rebelle et libertine eut directement la cote auprès des jeunes. Dès lors depuis son ouverture le 1er mars 1997, il devient en quelque sorte le repère des jeunes, mais n’en était pas moins fréquenté par quelques adultes de ma trempe. C’est aussi Saoirse qui, à la nouvelle de l’existence d’un jumeau, me poussa à renouer avec lui. «
Quand il sera trop tard, tu regretteras de n’avoir pas fait le pas..vas y, je suis sur qu’il attend que tu fasses le premier pas… »m’avait-elle avisée de sa voix tendre et inquiète alors que nous nous confions sur nos vies respectives autour d’un verre de vin. Alors, guidé par ses conseils, je m’étais rendu au manoir Burns pour déballer tout ce que j’avais sur le cœur à Alastar. Mes regrets quant à mon départ précipité et égoiste quelques années plus tôt, mes excuses sur mon comportement honteux durant ces dernières années, mon désir de retrouver la complicité d’entente.
Ce besoin d’être en bon termes avec mon frère, tout simplement , car l’époque de jadis ne cesse de laisser un goût d’amertume sur la langue.
Ces onze années furent les plus belles de ma vie. D'une part, je vivais un amour intense, parsemée de joies et de disputes aux côtés de Saoirse et de l'autre, j'avais renoué une complicité avec mon frère et de surcroît, fais connaissance avec son fils adoptif. Un fils? Oh oui, je ne vous raconte pas ma surprise lorsque j'ai eu vent de cette nouvelle, mais comment résister à la bouille d'un tel bout de chou? Et puis, si cela a pu rendre mon frère heureux, je ne puis qu'en être bienheureux moi même. Et moi, pas de bambin à l'horizon? Avec Saoirse, nous avions décidé de ne pas en avoir. Peut-être parce que nous nous sentions encore pas encore assez matures pour en avoir un, ou peut-être à cause d'une autre raison. C'est seulement quelques années plus tard, fin de l'année 2006, qu'un heureux évènement apporta un vent nouveau dans la petite maisonnette où moi et ma femme vivions : un enfant. Oui, avec un commun accord, nous avions enfin décidé de faire un enfant et ma bien-aimée ne put cacher sa joie lorsque deux barres s'affichèrent sur le petit bâton de contrôle. J'allais être papa et Alastar parrain.
Mais le destin en décida autrement... 3 Mars 2007, Cahir (forêt Jour tragique, jour fatidique. Que penser de ce jour où je perdis et ma femme, et mon enfant, mais ce jour où j’appris aussi l’existence des loups garous. Pire, que mon frère en était un lui-même ! Trop en une journée. Journée sanglante, c’est ainsi que je me prends à l’appeler. Le 3 mars éveille en mois des émotions déchirantes, car c’est ce jour-là qui me tua…en partie.
Assis à même le sol, pataugeant dans boue et feuilles humides, je regardai avec effroi la scène qui d’horreur qui s’était figée devant moi. Mes yeux mi effrayés, mi confus, virevoltaient du cadavre immobile de ma femme à celui de notre agresseur, lui-même tué par mon frère qui se tenait debout et qui semblait se remettre de sa ‘transformation temporaire’. J’étais sous le choc et encore…le mot était doux. «
Alas’..tu...es..Sao’…elle..est… »articulais-je péniblement malgré les sanglots qui voulaient s’échapper de ma gorge. Saoirse...Alastar…c’était trop. Mon visage déformé par mille et une expressions, j’essayai de mettre de l’ordre dans mon esprit, mais le chaos infernal qui régnait dans chaque parcelle de mon âme demeurait. Le corps de Saoirse dans mes bras, son visage figé à jamais, je regardai les entailles monstrueuses qui déchiquetaient son corps. La nausée me nouait l’estomac.
Sans me retenir, je déversai ma bile à côté du corps, dégoûté et épouvanté. «
Je suis désolé Quinn...d’être arrivé trop tard… » Ces mots prononcés avec une telle douleur, jamais je ne pourrai les oublier car jamais je n’ai vu Alastar aussi fragile dans ses émotions. Aussi fébrile.
Et aussi monstrueux… De 2007 à aujourd'hui... Six années ont passé depuis le 3 mars 2007. Six années pendant lesquelles ma vision du monde a radicalement changé.
Celle de mon frère aussi. Le décès de Saoirse me plongea dans une dépression presque mortelle pendant des mois et des mois…presque deux années de dépravation. Alazar avait tenté de m’aider, mais je ne ressentais pour lui que colère et…et quoi d’autres ? Dégoût ? Non, pas vraiment. Même s’il était un loup garou, il demeurait mon frère...mon jumeau et ça, c’était loin d’être un détail négligeable. Il m’est précieux, sûrement celui auquel j’attache le plus d’importance encore aujourd’hui, mais je ne puis oublier. Cette haine implacable rugit en moi tel un ouragan. J’aime mon frère, mais je n’arrive pas à pardonner.
Fierté ? Je ne sais pas. Tout est si confus en moi. Depuis la mort de Saoirse, ma vie est synonyme d’instabilité. Le Vogue Merry est peut-être la seule bouée de secours qui me permet de rester à la surface. Ce bar qui recèle tant de souvenirs. Ce bar qui n’est pas sans me rappeler ma bien-aimée, qui, une dizaine d’années plus tôt, m’a aidé à sa rénovation.
Pour rien au monde, je ne céderai le Vogue Merry à quelqu’un… Et quand, deux ans après le meurtre de ma dulcinée, je réussis à retrouver un tant soi peu la raison, le chagrin laissa place à une soif insatiable de vengeance. Je voulais protéger Cahir, ma patrie, des meurtres par lesquels j’étais passé et à cause de quoi j’avais souffert. Je voulais
les tuer.
Eux. Ces loups garous ! Alors je me mis à les traquer sans une once de prudence, poussé par un désir de protection.
A moi que ça ne soit pas un besoin indirect de mourir ?. Mourir pour la bonne cause ? Je ne sais pas, je ne sais plus, mais autant vous dire que la nouvelle ébranla mon jumeau. J’aurai espéré qu’il me tue de ses propres mains, comme il l’avait fait pour les parents. Oui…Alastar avait tué père et mère. Me l’a-t-il dit ? Non, l’idée m'était venue d’elle-même avec une telle logique…et une telle brûlure. Mais plutôt que de me tuer, jusqu’à aujourd’hui, le sale gueux s’est contenté de me sortir de maintes situations extrêmes. Ce connard ne voyait-il pas que ses tentatives ne vont qu’envenimer l’incommensurable rage que je nourris à son égard ?
Je devrais partir…quitter cette région qui me plonge chaque jour d’autant plus profond dans les abysses de l’incertitude.
A vrai dire, je ne sais plus où j’en suis… et ce, depuis le 3 mars 2007. Homme brisé, homme sans rêves, homme porté par la haine et la colère, que puis-je encore de Cahir ? Mais cette ville possède des souvenirs que je ne peux laisser derrière moi…dont le Vogue Merry.
Et Alastar…malgré la confusion d’émotions qui me terrasse à la simple pensée de lui… Alastar et son fils pour qui j'ai développé une grande affection. C'est peut-être lui qui sert d'armistice entre nous deux lorsque je viens les voir.
Pourquoi est-ce toujours aussi compliqué...burnt by night.
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